De l’impact du Tour cycliste sur l’ouverture des aérodromes…
Il y a quelques années, les SUP-AIP relatifs aux différentes étapes du Tour cycliste avaient été publiés au compte-goutte par le SIA, quelques jours seulement avant le départ du Tour, rendant difficile toute organisation des vols sur les plates-formes impactées par le passage de la caravane. Cette année, les SUP-AIP sont sortis relativement tôt mais c’est l’arbre qui cache la forêt…
En effet, les SUP-AIP traitent essentiellement des Zones de restriction temporaire (ZRT) créées uniquement lors des horaires de l’étape du jour, pour la « protection » des hélicoptères assurant la couverture médiatique de l’étape dans les basses couches et celle du ou des avions, à haute altitude, servant de relais pour la retransmission des images quand le relief est de la partie.
En plus des SUP-AIP, ce sont alors les Notams, publiés plus tardivement, qui tombent avec leurs restrictions additionnelles. Ainsi, à titre d’exemple, pour l’étape de ce dimanche 12 juillet, avec un contre-la-montre se déroulant entre Vannes et Plumelec (Morbihan), un SUP-AIP
(n°098/15) en date du 21 mai précisait bien l’activation d’une ZRT entre Vannes et Plumelec de 12h30 à 15h45 UTC.
Mais dès le vendredi 10 juillet, à 17h00 UTC, et jusqu’au samedi 11 juillet à 17h00 UTC, la plate-forme n’était plus ouverte à la CAP par Notam mais réservée aux appareils basés et/ou autorisés par l’exploitant, avec PPR 48h00. Et dans la foulée, un second notam tombait indiquant que du samedi 11 juillet à 17h00 UTC jusqu’au dimanche 12 juillet à 20h00 UTC, l’aérodrome devenait « réservé aux appareils appartenant à l’organisation du Tour de France cycliste et autorisés par l’exploitant, avec PPR de 48h00 ». En d’autres mots, pour l’étape au départ de Vannes ce 12 juillet en début d’après-midi, la plate-forme a été « monopolisée » depuis le vendredi fin d’après-midi à la soirée du dimanche.
Le cas n’est pas unique… Le 18 juillet prochain, au départ de Rodez, le Tour atterrira à Mende pour en redécoller le 19 juillet à destination de Valence. Les SUP-AIP de cette étape ne concernent pas l’activité sur le terrain de Mende, où se trouve l’aéro-club de la Lozère, mais nul besoin de SUP-AIP pour Mende car par Notam, cet aérodrome sera fermé du mardi 14 juillet à 19h58 (!) UTC au 21 juillet à 19h52 (!) UTC. Deux jours d’étape, une semaine de fermeture…
Il y a quelques années, la Fédération française aéronautique s’est fait voler, sans grande énergie dépensée pour s’y opposer, la possibilité d’utiliser la désignation « Tour de France aérien des jeunes pilotes », le tout sous la pression de courriers d’avocats de l’organisation du Tour cycliste – d’où le passage au TAJP ou Tour aérien des jeunes pilotes, même si au même moment le Tour de France à la voile subsiste toujours. Mais à voir les Notams limitant les activités sur les aérodromes placés sur le parcours du Tour cycliste, avec une activation largement en amont ou en aval du passage de la caravane cycliste, il n’y a pas que la dénommination qui a été dérobée… ♦♦♦
Eric Benoit dit
Quand on prend le temps de réfléchir, on prend aussi celui de s’informer… il ne faut pas beaucoup de recherche pour s’apercevoir que le Tour de France cycliste et le Tour de France à la voile… ont le même organisateur : ASO, propriétaire de la marque « Tour de France ».
Alors c’est un peu risible de regretter que la FFA ne se soit pas lancé dans un combat « bravache » perdu d’avance, tant la jurisprudence est constante sur la propriété intellectuelle. Remercions là plutôt de son réalisme qui aura éviter des dépenses juridiques considérables en pure perte.
Pour le reste, oui c’est bien navrant de voir des plateformes verrouillées si longtemps pour les servitudes du Tour. N’est-on vraiment pas capable dans notre pays de gérer un tel évènement, sans recourir à la facilité des mesures autoritaires, qui limitent le droit de voler ? Sans doute conviendrait-il d’interpeller la DGAC sur le sujet. Aerovfr l’a-t-il fait ?
PS 1 : le droit de circuler est un droit constitutionnel. Le droit de stationner son véhicule est consubstantiel de ce premier. Il ne peut être limité que pour des raisons d’ordre public impératives. On peut imaginer qu’il en va de même pour l’aviation et l’accès aux infrastructures. Même si le TDF est un gros événement singulier, il parait peu crédible qu’il ne soit pas possible de gérer les différents trafics avec une organisation adaptée. Quitte à ce que ASO paie la note.
PS : je n’ai aucun rapport avec la FFA, sinon d’être cotisant de base ! ^^