A-t-on vraiment besoin d’un projet pharaonique en période de crise économique ?
Ce week-end, un rassemblement des opposants se tient à Notre-Dame-des-Landes, site prévu par le pouvoir politique local, avec l’assistance bienveillante de la DGAC, pour développer à partir de rien un nouvel aéroport qui se veut international ! Il s’agit de s’opposer à ce projet dont la justification proviendrait des limites atteintes par l’actuel aéroport de Nantes dont le trafic n’a pourtant rien à voir avec celui de nombreux aéroports en Europe.
La plate-forme serait inadaptée aux gros porteurs et l’orientation de la piste, par rapport à l’agglomération nantaise, poserait problème en terme de nuisances sonores. La solution proposée consisterait donc à réaliser ex-nihilo, au nord-ouest de Nantes, un aéroport forcément « plus vert que vert » sous le prétexte évidemment de dynamiser l’emploi dans la région pour désenclaver cette dernière !
Un tel aéroport est « vendu » depuis des années par le président de la région comme la solution miracle… Sait-il que l’on ne décrête pas que tel aéroport va devenir international du jour au lendemain ? Que les compagnies aériennes ne vont pas forcément se précipiter pour utiliser une telle plate-forme ? Que des précédents, notamment en Espagne, ont montré qu’un aéroport flambant neuf, inutilisé par les compagnies, en arrive parfois à être vendu aux enchères à un prix bradé, quelques années après son inauguration, faute d’un trafic suffisant ?
L’aéroport de Nantes pourrait être réaménagé, pour un coût nettement moindre qu’une création depuis la feuille de papier à Notre-Dame-des-Landes, comme le démontre un collectif comptant des anciens de la DGAC ou des pilotes de ligne mettant en doute les arguments mis en avant pour abandonner Nantes. La DGAC, étant juge et partie, pousse
« à la roue » pour avoir un aéroport de plus à gérer mais on sait quelle valeur ont ses études de prospective, elle qui prévoyait il y a quelques décennies des centaines de Concorde
dans le ciel…
Pour Nantes, le trafic n’atteint pas actuellement les 50.000 mouvements annuels alors que la DGAC prévoyait plus de 75.000 mouvements en 2010 dans le cadre d’une n-ième étude favorable à ce projet d’aéroport réalisée en 2004. A trop vouloir « charger la barque », la DGAC se décrédibilise en calculant de plus un coût pour le réaménagement de Nantes très proche de la réalisation de l’aéroport prévu à Notre-Dame-des-Landes, en pleine campagne sans le moindre accès routier actuellement !
Comme le troisième aéroport parisien que certains ont voulu voir naître en pleine Beauce,
il y a quelques années – projet reparti dans les tiroirs de l’oubli… – le tissu des transports en France, tous modes confondus (aéroports, lignes de TGV, autoroutes), est largement suffisant.
Et au niveau de l’aménagement du territoire, évidemment mis en avant par un pouvoir politique en mal d’idées, il n’y a assurément pas besoin d’un nouvel « éléphant blanc » dont les charges seront mises sur le dos de la collectivité, ni d’un nouveau partenariat public-privé où l’intérêt général passe généralement en second derrière les intérêts financiers de puissants groupes du BTP.
Ce 17 juillet, le tribunal administratif de Nantes doit se prononcer sur les requêtes en annulation concernant cinq arrêtés préfectoraux donnant le feu vert au projet mirifique de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. ♦♦♦
aerovfr.com dit
Gatwick, 1 piste, 38 millions de pax, 255.000 mouvements
Genève-Cointrin, 1 piste, 15 millions de pax en 2014, 187.000 mouvements
Nantes, 1 piste, 4,1 millions de pax, 48.000 mouvements
Sans commentaire…
Eric Benoit dit
Si si, un haut responsable de Genève est venu à Nantes commenté combien c’était compliqué et couteux de développer un aéroport à proximité d’une ville… et que s’il pouvait déménager, l’aéroport le ferait !
Le début de la sagesse est de ne pas s’aveugler avec des parallèles trompeurs ^^
Eric Benoit dit
Un article bien paresseux qui reprend, pour argent comptant les arguments d’enfumage ordinaire des opposants à ce transfert.
Les habitants savent que le problème est bien différent. Que ce n’est pas le président de la région pays de la Loire qui a voulu cet aéroport mais l’immense majorité des élus de tous les bords politiques. (Même les verts ne sont impliqué dans l’opposition que tardivement, quand le sujet devenait juteusement médiatique).
Pour le reste on rappellera à François Besse que la 03/21 fait survoler le centre ville de Nantes à 450m…. et même si les opposants clament que les avions font de moins en moins de bruit, la réalité est que les bruits aérodynamique ne diminuent pas et ce sont eux qui -principalement- créent des nuisance sur la ville (les bruits résonnent sur les murs, dans les rues, dans les cours d’immeuble) à l’atterrissage.
Et faut-il parler de la sécurité ? Il y a 10 ans un vol Luxor air a failli percuter la tour de Bretagne : elle culmine à 144 m et le traffic est passé à 110m à 2 ou 300m. Depuis les trajectoires d’arrivée par le Nord sont dérogatoires (pas de ligne droite) mais sont incompatibles avec l’augmentation du trafic qui se produit réellement. A n’en pas douter, Besses aurait été de ceux qui se serait égosiller à conspuer les « politiques irresponsables qui ont maintenu cet aéroport dangereux ».
Il y a 2 3 ans, les opposants disaient que l’augmentation prévu du nombre de passagers étaient un mensonge… les chiffres atteints aujourd’hui sont pourtant au dessus de ces prévisions et placent Nantes, parmi les grandes plateformes régionales. Alors les opposants focalisent sur le nombre de mouvements qui augmentent moins vite que le nombre de passagers…. sauf que le nombre de destinations croit régulièrement…
Besse se donnent le grotesque de reprendre la comparaison avec les aéroports fantômes espagnols. Il en sait pas apparemment qu’il s’agissait de création ex-nihilo, alors qu’il s’agit ici de déplacer un aéroport de 4 millions de passagers. L’argument est en toc et montre la médiocrité de l’analyse.
Faut-il croire qu’une plateforme ne fait que suivre la demande des passagers ? (l’offre ne crée pas la demande ?). C’est montrer bien peu de culture économique !!! quelle était la demande d’Iphone avant que celui soit mis sur le marché ? Zéro ! C’est l’offre qui crée la demande.
La zone de chalandise de Nantes est de 8 millions de personnes. Pour le même nombre d’habitants, l’Islande à deux aéroports internationaux. La zone de chalandise est à 80 % nord loire… pas de chance l’aéroport est au sud ! et ceux qui comprennent la géographie savent qu’un fleuve à traverser est une vraie frontière dans les déplacements (il faudrait toujours plus de ponts, saturés aussitôt qu’ils sont mis en service).
Si Besse comprenait le sujet dont il parle, il saurait que le problème se pose ainsi : Nantes Atlantique atteint la capacité de ses installations. Faut-il investir sur place ou le déplacer ? La logique urbanistique veut qu’on le recentre de sa zone de chalandise, qu’on le rapproche de Rennes pour que les Rennais profitent mieux de cette infrastructure plutôt que de prendre plus souvent l’avion à Orly (dont on sait la saturation). Et qu’on profite des espaces libérés à proximité du centre ville pour « rebatir la ville sur elle même » afin d’accueillir les 100 000 habitants qui sont attendus d’ici 15 ans.
L’écologie, n’est pas toujours où on le croit ! 😉