La vision de l’espace aérien pour Amazon dans les 10 ans à venir…
Il y a plus d’un an, la société Amazon avait annoncé vouloir mettre en place un système de livraison de paquets par drones. Une filiale, Amazon Prime Air, a été créée pour développer ce projet. Lors d’une manifestation organisée il y a quelques jours par la Nasa avec pour thème la gestion du trafic aérien en intégrant les drones, le vice-président de la société, Gur Kimchi, a présenté la vision d’Amazon en la matière.
Ainsi, Amazon verrait bien l’espace aérien divisé en strates selon les missions et capacités des drones utilisés. Tous les drones seraient connectés à un réseau gérant les vols en temps réel. Une première tranche jusqu’à 60 m de hauteur (200 ft), correspondant à des « routes », serait réservée au trafic à faible vitesse. Ce volume permettrait ainsi le trafic de drones effectuant de multiples missions (surveillance, photo ou vidéo, livraison de paquets, etc.). Les drones ne bénéficiant pas de la meilleure technologie anti-abordage seraient limités à ce premier volume.
La seconde tranche, entre 60 et 120 m (200 à 400 ft) serait le second réseau, destiné aux déplacements rapides, correspondant à des « autoroutes ». Dans cette tranche, tous les drones sont autonomes et ils sont équipés de systèmes anti-collision (sense-and-avoid) les plus sophistiqués pour s’éviter. Ils communiquent entre eux et sont mêmes capables de détecter des menaces aléatoires comme des oiseaux. Les drones capables de gérer une menace représentée par un oiseau, un hélicoptère ou un immeuble, sont autorisés à voler dans les zones urbaines.
La troisième et dernière tranche, entre 120 et 150 m (400 à 500 ft) de hauteur, est une zone « tampon » pour séparer les drones des avions et autres aéronefs. Le principal risque mis en avant par Amazon provient du trafic hélicoptère car pouvant évoluer à basse hauteur. Il serait alors nécessaire que les pilotes d’hélicoptères soient en contact avec le contrôle aérien afin de définir, en temps réel, une protection sous la forme d’une « no-fly zone » imposée aux drones… Une seconde sécurité en plus du système anti-collision des drones.
Pour Amazon, les drones équipés d’une base de données géoréférencées pourront éviter les bâtiments d’eux-mêmes, avec un dialogue constant entre drones pour éviter les collisions, le tout complété d’une connection internet pour réactualiser certaines données (trafic hélicoptère par exemple), et un suivi possible de leurs trajectoires modifiables en ligne.
La société américaine entend réaliser des livraisons en moins de 30 minutes, raccourir ainsi les temps de livraison à sa clientèle et diminuer ses frais de port. Pour Amazon, dans les 10 prochaines années, le nombre de drones en circulation dans la tranche des 120 m (400 ft) de hauteur rendra insignifiants les 85.000 mouvements quotidiens enregistrés aux Etats-Unis pour les trafics commerciaux, militaires, fret et aviation générale… Au vu du trafic aérien augmentant de façon exponentielle, si une autorité civile devrait reste en place, les services de la navigation et du contrôle aérien devront être délégués aux opérateurs de drones qui suivront un même protocole. Rendez-vous dans 10 ans donc… ♦♦♦
D’après un article publié par le Washington Post, journal propriété de Jeff Bezos, patron… d’Amazon.
Léon Robin dit
Cet espace réservé aux drones le serait évidemment pour le plus grand bénéfice d’Amazon et consorts. L’étape suivante sera d’introduire une notion d' »opérateur agréé » dans la droite ligne des modes de certification, qui aboutirait – ce qui est le but de la démarche – à une privatisation de cette tranche d’espace au profit des entreprises qui auront les moyens de mettre en oeuvre les moyens indispensables à l’automatisation du trafic.
Autre hypothèse, complémentaire de la précédente : l’émergence de « services » d’automatisation comparables à ceux du contrôle aérien, auxquels tout utilisateur serait contraint de souscrire pour évoluer dans cet espace.
Faudra-t-il devenir tous jardiniers comme le pressentait Saint-Ex ? » ……….La termitière future m’épouvante. Et je hais leurs vertus de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier.»