Poursuivre le vol en évitant la vache…
En avril dernier, au salon Aero à Friedrichshafen, la tendance était nette avec l’arrivée de plus en plus marquée des motorisations électriques. Pour plusieurs constructeurs de planeurs, il s’agit d’éviter les motorisations 2-temps parfois récalcitrantes qui trouvaient place jusqu’à présent dans le fuselage, en arrière du cockpit. Si certains ont la puissance pour effectuer le décollage en autonome (planeur à dispositif d’envol incorporé), d’autres moteurs (turbo) sont simplement là pour permettre un retour au terrain en évitant la vache en fin de circuit.
Le suivi de la motorisation s’avère nécessaire, avec un ultime contrôle lors de la visite prévol pour s’assurer que le moteur va bien vouloir démarrer si besoin… Ensuite, une fois en vol, la procédure prend un peu de temps avec l’ouverture des trappes, la sortie du moteur installé sur un pylône articulé avec l’hélice bloquée dans l’alignement du fuselage, le lancement du moteur et la nécessité de ne pas tirer aussitôt dessus, à pleine puissance… D’où l’arrivée en force ces derniers temps d’une solution plus opérationnelle, moins contraignante : la motorisation électrique.
Elle évite tous les circuits (carburant, lubrification, fonctionnement du pylône, trappes) liés au moteur thermique. La puissance maximale peut être utilisée aussitôt. L’autonomie des batteries est suffisante pour l’usage recherché, le maintien d’un palier pour un aéronef exigeant peu de puissance grâce à sa finesse – la puissance est utilisée le temps de se mettre en local de l’aérodrome.
Ainsi, Schempp-Hirth a livré fin juin le premier Ventus 2cxa FES (FES pour Front Electric Sustainer) de série. D’un simple coup d’interrupteur et avec la rotation d’un bouton pour doser la puissance, le planeur peut aussitôt prendre de l’altitude, à pleine puissance si besoin. Le seul inconvénient est une légère dégradation de la finesse car l’hélice, une fois repliée, n’est pas parfaitement intégrée à la pointe avant. Mais au bilan des avantages/inconvénients, la balance penche nettement en faveur de la solution électrique. ♦♦♦
Photos © Schempp-Hirth