Un court-métrage à thème aéronautique
En mai dernier, la plate-forme vélivole de Buno-Bonnevaux, au sud de Paris, a vu débarquer, durant deux jours, une équipe de cinéma comprenant 18 techniciens et 2 acteurs, sous la direction de Julien Jauffret. Pour ce dernier, l’objectif était de tourner une partie d’un court-métrage prévu en deuxième année de section Réalisation à l’école EICAR (Paris).
Julien Jauffret précise que « le thème est libre pour les étudiants souhaitant réaliser un film. Le film passe alors une selection pour savoir si le projet est viable et s’il est pris pour être tourné en caméra pro cinéma ! Ce qui fut le cas du mien, tourné en Red Scarlet 4K, caméra utilisée pour tourner des grosses productions américaines par exemple ».
Le scénario est « né d’une envie d’aller plus loin par rapport » à un précédent film tourné au même endroit, « Ascendance ». Julien Jauffret voulait « lier le coté passionnel d’un homme face à l’aéronautique et comment sa vie en est impactée s’il reçoit un choc émotionnel en rapport avec sa passion. J’ai ensuite construit le personnage et son histoire sur l’idée d’un homme qui reprend sa vie en main et les commandes d’un planeur, comme une rédemption ».
Ainsi, dans cette fiction, « David, un ancien mécanicien aéronautique, en deuil de son frère mort dans un accident d’avion de ligne, a perdu toute foi en sa passion. Il fait alors la rencontre de Lucie qui veut lui racheter son planeur et son hangar »… Le scénario a été minuté au départ à 10 mn, sans prendre en compte les scènes aériennes. Après un premier montage à 15 mn, la version finale diffusée sur Viméo fait un peu plus de 12 mn sélectionnées parmi les 5 heures enregistrées (820 Go de rushs !).
Pourquoi retenir le milieu aéronautique pour ce court-métrage ? Réponse du réalisateur : « Pour ce qui est de l’aviation, avant de faire du cinéma, j’ai été apprenti-mécano avion pendant 3 ans chez Air France sur le Boeing 777 et 6 mois sur la mise en ligne A320 à Toulouse. Mes parents sont PNC chez Air France, du coup j’ai toujours baigné dedans et suis un grand passionné depuis mon plus jeune âge ».
Ce film a nécessité 7 semaines de préparation. Le tournage s’est étalé sur 5 jours : 1 passé à Orly pour filmer des finales de liners et à Toussus-le-Noble, au sein du CFA des Métiers de l’aérien, pour la scène relative à la maintenance aéronautique. Deux journées ont été réalisées à Buno-Bonnevaux, en partie dans un hangar et dans le ciel pour des images air-air. Deux journées supplémentaires ont été nécessaires pour les scènes intérieures.
Le tournage a suivi majoritairement la scénario mis à part quelques « modification mineures suite à des idées de dernière minute ou à des propositions de la part des acteurs ». A Buno, la première journée a été une véritable épreuve, les mauvaises conditions météo ayant obligé l’équipe à changer de plan de travail qui prévoyait un tournage chronologique au départ. Il a fallu se rabattre dans un hangar pour les scènes autour de l’ASW-28/18m mais le vent fort frappait fort les portes de hangar en tôle – un « bruit très désagréable pour l’équipe Son qui a eu du mal à capter les dialogues correctement ! ».
Autre difficulté rencontrée pendant ce tournage, « faire monter un acteur dans un planeur alors qu’il ne connaît pas le pilotage » et sans moyen de contact avec le réalisateur pendant la prise de vue. Il a donc fallu bien préparer en amont les scènes de cockpit tournées en conditions réelles. Si le « 6 », numéro de concours de l’ASW-28 a été filmé de l’extérieur depuis un DR-400, avec une « doublure », le contre-champ de l’acteur a été tourné en place avant d’un DG-500 dont le « champignon » avant avait été remplacé par la caméra. Le choix de ce planeur a permis ainsi de réaliser une boucle… ♦♦♦