Du va-et-vient des cursus de formation…
Le contenu des cursus de formation théorique et pratique au pilotage – du pilote privé au pilote de ligne – évoluent selon un rythme dont la période doit varier entre 15 et 20 ans. Il y a cinquante ans, la maniabilité primait, avec l’évangile selon Saint-Yan à base d’approches en PTS, de PTU glissées, de virages serrés à 60° et d’encadrements. Au début des années 1980, le « nouveau » brevet selon l’évangile de Saint-Geoirs est arrivé avec la mise en avant de la radionavigation, et l’usage du VOR principalement.
Au même moment, l’aviation commerciale a également évolué pour la sélection de ses pilotes, en suivant d’autres trajectoires, préférant parfois des candidats à la tête bien remplie mais peu motivés plutôt que des passionnés déjà pilotes mais soit disant « déformés » par leur formation en club, compte-tenu de l’omniprésence dans le cockpit du pilote automatique et plus récemment du FMS. Il est vrai que sur les longs-courriers, avec un équipage se partageant le décollage ou l’atterrissage, cela ne fait pas beaucoup de mouvements par mois… s’il n’y avait le simulateur pour « garder la main ».
Dans les deux cas, la gestion de la trajectoire a prévalu sur la maîtrise de la machine, avec une perte de savoir-faire et des lacunes pouvant se cacher dans des formations professionnelles, comme l’accident de l’AF447 l’a bien révélé. Depuis l’école de pilotage « à la française » a abandonné au passage certaines de ses lubies comme la nécessité de pratiquer des décrochages avec comme critère essentiel la perte minimale de hauteur… Au même moment, avec l’arrivée de l’EASA, les virages serrés sont passés de 60 à 45° d’inclinaison.
Mais, tous les 15 ou 20 ans, le mouvement de balancier repart dans l’autre sens, avant un revirement à venir sans doute prochainement selon la mode, les idées des « experts » ou les impératifs économiques des compagnies aériennes. Pour l’heure, on en revient donc un peu sur la dernière évolution… avec un certain retour de la maniabilité et de la culture aéronautique acquise au fil du temps, notamment par la pratique d’activités aéronautiques. La formation des EPL comprend une initiation au vol à voile et n’oublie pas la pratique de la voltige élémentaire, autant de points oubliés quelques années durant.
Cette réorientation se retrouve dans un programme de formation original, proposé par Aeroways (Cholet), avec un cursus développé par une équipe de pilotes de ligne et de l’aviation d’affaires. Ce programme de formation s’étale sur 22 mois et table notamment sur une diversité des aéronefs pilotés durant la formation. Les candidats obtiendront ainsi successivement les licences de pilotes privé (PPL) puis de pilote professionnel (CPL) ainsi que les qualifs vol aux instruments (IR) sur mono et bimoteur avant la formation au travail en équipage (MCC) qui clôture toute formation professionnelle.
Mais dans les 300 heures de vol, on trouve aussi du vol à voile avec l’acquisition des bases du pilotage et le travail de prise de décision, le tout poussé jusqu’au brevet de pilote de planeur. Sont également prévus des sorties de positions inusuelles (Upsed Recovery) sur avion de voltige, selon une recommandation OACI, et des vols en solo réel (PIC et non pas SPIC…) pour le mûrissement IR monomoteur, des pratiques que l’on ne retrouve pas dans d’autres formations. Pour la rentrée en formation (septembre 2015), les sessions de sélection (sur dossier avec lettre de motivation puis évaluation sur la culture aéronautique, l’anglais général, les mathématiques et physique, vol sur simulateur et devant un jury) se dérouleront à Cholet les jeudi 20 août et vendredi 21 août.
A noter que l’école propose également une initation aéronautique aux jeunes de 12 à 17 ans, avec un parcours composé de plusieurs modules pendant les prochaines vacances scolaires de la Toussaint (du samedi 17 octobre au dimanche 1er Novembre). Les modules comprennent une « découverte de l’univers du vol » (connaissance d’un aéronef, instruments de bord, visite de la tour de contrôle, présentation de la flotte d’avions, vol sur simulateur professionnel), « Météorologie, assistance météo et communication (alphabet aéronautique, vol sur simulateur avec messages radio), « Aérodynamique, mécanique du vol, règlementation et sécurité des vols » (vol sur simulateur), « Facteurs humains et préparation du vol » (vol sur simulateur avec coordination pilote et copilote, briefing départ et arrivée), « Expérience de vol réel » (en place gauche sur DV20 Katana avec instructeur), « Préparation du vol » (carte de navigation, météo, communication, briefing départ, vol en DV20 Katana et debriefing). Chaque module coûte 90 €. ♦♦♦