Un biplace électrique en entrée de gamme pour Airbus !
Présenté en statique il y a deux ans, l’EFan 1.0, démonstrateur technologique d’un biplace à motorisation électrique, est présenté en vol chaque après-midi lors du salon du Bourget édition 2015. Le biplace en tandem développé avec le soutien d’Airbus accumule ainsi les vols, les données devant servir au développement de la version de série, l’EFan 2.0 qui bénéficiera d’un cockpit côte à côte plus approprié pour la formation. Le train monotrace sera remplacé par un train tricyle mieux adapté.
Avec ce programme visant à proposer un avion léger à motorisation électrique, le groupe Airbus entend évaluer des « briques de technologie » en vue de développer à l’avenir un avion régional à motorisation électrique d’une centaine de places… Si sa filiale Volt’air sera chargée de la commercialisation du futur biplace, produit à Pau, la conception et la production du modèle de série a été sous-traitée à Daher (conception), Zodiac (architecture électrique) et Aéro Composites Saintonge (ACS) avec comme patenaire également Siemens (batteries).
L’EFan 2.0 doit bénéficier d’un « cockpit connecté ». Un vol pourra ainsi être préparé au sol sur tablette, avec les points tournants et la trajectoire optimisée en fonction de la charge des batteries. Une fois la tablette connectée dans le cockpit, les données du vol seront projetées sur le pare-brise. Selon Jean Botti, en charge de ce programme au sein d’Airbus, un contrôle des différentes fonctions de l’appareil pourra également se faire depuis le cockpit.
L’apprentissage au pilotage évoluera avec l’usage de lunettes permettant de s’immerger dans la préparation d’un vol, du décollage à l’atterrissage. Il sera ainsi possible de chez soi de « vivre » un vol grâce à la réalité virtuelle avant de passer dans le cockpit pour sa réalisation réelle. Si le calendrier annoncé est tenu, la première livraison d’un EFan 2.0 aura lieu en 2017 à raison d’une dizaine de machines par an. Selon la réponse du marché, une production de 60 à 70 appareils est envisagée par la suite.
En attendant la version 2.0 prévue fin 2017 – dont une première ébauche est exposée au salon sous la forme d’une maquette échelle 1 – le démonstrateur doit réaliser la traversée de la Manche le 10 juillet prochain (et non pas le 25, date anniversaire de la traversée historique par Louis Blériot en 1909). Contrairement au pionnier, cette traversée se fera dans le sens Angleterre-France, entre Lydd et Calais, soit environ 70 km à parcourir.
En 1909, parcourir une trentaine de kilomètres était un exploit après les premières envolées plus ou moins longues réalisées par de fragiles « cages à poules ». Les deux tentatives non réussies d’Hubert Latham, finissant à l’eau dans son Antoinette, sont là pour le confirmer. A partir de cette traversée, Louis Blériot, alors au bord de la faillitte, est devenu un important industriel de l’aéronautique, son modèle XI étant produit à des centaines d’exemplaires dans le monde, son architecture étant par la suite recopiée par de multiples constructeurs. De l’artisanat, on passait ainsi à la production en série – une évolution qu’Airbus, avec sa filiale Volt’air, entend suivre à nouveau… ♦♦♦