L’équipe suisse attend une fenêtre météo pour viser Hawaï…
Depuis le 1er juin dernier, le Solar Impulse 2 est bloqué à Nagoya au Japon pour cause météo. Ceci fait suite à l’étape n°7 prévue à destination d’Hawaï, avec André Borschberg aux commandes pour un vol qui devait durer 5 jours entre Nanjing (Chine) et Honolulu (Etats-Unis). Le décollage avait eu lieu le dimanche 31 mai, à 2h39 (heures locales) pour la première traversée océanique de ce tour du monde aux énergies renouvelables.
Mais au jour 2, la situation météorologique a évolué dans une direction non souhaitée, avec un front froid pouvant bloquer l’arrivée de l’appareil au cinquième jour. Après avoir mis l’appareil « en attente » au-dessus du Pacifique, le temps de réfléchir aux différentes alternatives, décision a été finalement prise au PC monégasque de faire faire demi-tour au Si2 et de dérouter le quadrimoteur vers le Japon. L’atterrissage a eu lieu le 1er juin à 23h40 (heures locales) après 1 jour 20 heures et 9 mn de vol, après 2.852 km parcourus à la vitesse moyenne de 64,60 km/h. L’altitude maximale durant ce vol a été de 8.634 m.
Une fois au sol, l’appareil a été rapidement bâché pour protéger les milliers de cellules solaires implantées sur les plans porteurs mais une partie de la bâche, sous les effets du vent, a alors endommagé un aileron, imposant les jours suivants une réparation. Par la suite, l’imposant monoplace de 2,3 tonnes a bénéficié d’un hangar gonflable. Depuis ce 1er juin, l’équipe est sous forte tension en analysant en continu la situation météorologique avec la difficulté d’établir une prévision sur cinq jours.
Le vol vers Hawaï devant durer 120 heures environ, il est nécessaire de pouvoir bénéficier sur cette durée de bonnes conditions météorologiques à différentes altitudes. Le jour, l’appareil vole à haute altitude, au-dessus des mouvements convectifs et des éventuelles intempéries ou zones de turbulence, rechargeant ses batteries via les rayons solaires – d’où la nécessité de ne pas avoir également trop de cirrus épais… Et la nuit, volant sur l’énergie emmagasinée durant la journée dans les batteries, le quadrimoteur effectue une lente descente, changeant donc de trajectoire dans le plan vertical.
Pour le 8e vol (mais la 7e étape du parcours), vers Hawaï, ce sera à nouveau André Borschberg qui sera aux commandes du Si2 et non pas Bertrand Piccard. Des deux pilotes, c’est en effet le plus expérimenté. Formé au sein de la Force aérienne suisse, André Borschberg a pratiqué pendant une vingtaine d’années les De Havilland Venom, Hawker Hunter puis Northrop F-5 Tiger… Il est par ailleurs diplômé de l’Ecole poylytechnique de Lausanne (EPFL) et du Massachussetts Institute of Technology (MIT). ♦♦♦