Changement de mode de calcul de la visibilité pour les Métar et Taf…
Jusqu’au 31 mai 2015, la visibilité transmise dans les Métar et les Taf était une Portée optique météorologique (POM). C’est la visibilité d’objets par contraste, précise Météo-France. La POM est « la visibilité météo qui dépend uniquement de la limpidité de l’atmosphère. Elle correspond à ce que voit un pilote de jour mais pas de nuit, ni par temps de brouillard, car cette visibilité ne prend pas en compte la présence de sources lumineuses. Ainsi de nuit, un pilote verra des sources lumineuses à une plus grande distance que ce qu’indique une POM ».
Mais voilà depuis le 1er juin dernier, tout a changé ! Les Métar français indiquent désormais « la visibilité aéronautique » (VA) en remplacement de la Portée optique météorologique (POM). Ceci découlerait du règlement européen SERA mis en place en décembre dernier. La « nouvelle définition de la visibilité du règlement SERA fait intervenir la détection de sources lumineuses d’intensité voisine de 1.000 candelas (cd). Le calcul automatique de la visibilité nécessite alors la connaissance supplémentaire de la luminance de fond du ciel. Cette luminance se mesure par un luminancemètre, capteur complémentaire d’un diffusomètre qui mesure la portée optique météorologique ».
La Portée optique météorologique « ne dépend pas de l’alternance jour/nuit et ne fait
pas intervenir la détection de sources lumineuses. C’est une visibilité par contraste. Elle est mesurée par un diffusomètre ou estimée par un observateur à partir de la distance connue de repères non lumineux autour du lieu d’observation ». Tandis que la « Visibilité aéronautique (VA) prend en plus en compte des sources lumineuses (dans la définition, l’intensité moyenne des sources lumineuses considérées pour la mesure est voisine de 1.000 cd). La visibilité par source lumineuse dépend de la luminance du fond du ciel : elle est d’autant plus grande que la luminance du ciel est faible. La perception d’une source lumineuse est meilleure si le
fond du ciel est sombre. C’est pourquoi il est nécessaire de mesurer la luminance ».
De nuit jusqu’à 7.000 m ou par temps de brouillard, « la VA est supérieure à la POM. De jour et par conditions de bonne visibilité, la VA coïncide avec la POM. Les graphes suivants montrent les rapports entre VA et POM pour le jour et la nuit. Dans le graphe : VA désigne la Visibilité aéronautique et MOR (Meteorological Optical Range) la POM. Le rapport entre la
VA et la POM est tracé pour les conditions de nuit, intermédiaire (aube ou crépuscule), jour et jour brillant. L’abscisse est graduée en valeurs de POM. On voit par exemple que de nuit, à une POM de 1.000 m correspond une VA de 2.000 m (rapport VA/POM : environ 2). Par définition, le rapport est toujours supérieur ou égal à 1 ».
Tout ceci a été précisé dans l’AIC 1/15 de janvier dernier, destiné à « informer les exploitants d’aérodromes sur l’impact de la mise en oeuvre de la définition de la Visibilité aéronautique (VA) » et sur l’équipement de mesures météorologiques nécessaire sur la plate-forme.
Limpide, non ? ♦♦♦
NB : Météo-France annonce également un changement des heures limites de production des Taf. Certains ne seront disponibles que 36 mn avant leur heure de validité et non plus à 48 mn.