Lancement d’une nouvelle marque française pour un biplace devant être certifié CS-LSA…
L’édition 2015 du salon du Bourget sera l’occasion pour la start-up française Elixir Aircraft de dévoiler son projet de nouvel avion certifié, avec le lancement de la marque assuré par Bernard Chabbert le lundi 15 juin à 11h30. Derrière cette jeune société, on trouve Arthur Léopold-Léger, fondateur et PDG, associé à Nicolas Mahuet et Cyril Champenois.
Arthur Léopold-Léger, breveté à 16 ans, totalise 1.000 heures de vol. A Dijon-Darois, il a participé à la réception et à la livraison d’appareils à travers l’Europe tout en participant au Tour aérien des jeunes pilotes aux commandes d’un MCR ou à des courses à la voile, mini-transat comprise après la construction de son propre voilier. Il a suivi une formation d’ingénieur aéronautique à la Kingston University of London. Il est titulaire de la licence nationale de maintenance aéronautique (LNMA). Au cours de ces dix dernières années, il a participé à l’assemblage d’une vingtaine d’avions en kit tout en assurant le suivi d’une centaine de machines.
Nicolas Mahuet, après des études d’ingénieur en conception de systèmes mécaniques aéronautiques à Toulouse, a rejoint la société Dynaéro, société au sein de laquelle, durant 15 ans, il sera ingénieur aéronautique polyvalent, participant à la conception de la gamme des MCR, travaillant tant du côté bureau d’études que du côté production et service clients. Instructeur planeur, pilote ULM et bientôt avion, il est également titulaire de la licence nationale de maintenance aéronautique (LNMA), ayant été le responsable technique de la maintenance des planeurs du club de Dijon pendant plus de dix ans.
Cyril Champenois a rencontré Arthur Léopold-Léger lors de sa formation d’ingénieur aéronautique à la Kingston University of London. A son retour en France, il est embauché par Dassault Systèmes en tant qu’ingénieur, travaillant pendant cinq ans sur des domaines très variés dont l’optimisation de la conception et de la production.
L’objectif de la jeune société est donc de produire un « avion certifié » en CS-LSA, sous le nom d’Elixir. Questionné, Arthur Léopold-Léger précise qu’Elixir « s’organise comme un intégrateur, tant sur la conception que sur la production ». La maitrise d’œuvre est ainsi faite en interne tout en faisant intervenir des experts dans chaque domaine. Ces derniers ne sont pas des inconnus, loin de là… car pour l’aérodynamique, Michel Colomban a été sollicité ainsi qu’Alain Bugeau, ancien aérodynamicien de Dassault Aviation bien connu pour ses nombreuses interventions sur divers programmes en aviation légère… Pour la structure, Elixir Aircraft a fait appel à « un cabinet spécialiste des composites », faisant partie d’un grand groupe industriel aéronautique qui sera dévoilé prochainement.
Il s’est agi ainsi de « tirer parti des développements et des innovations des dernières années », avec une structure en composites utilisant pour la construction un « nouveau procédé tiré du nautisme de haute technologie » permettant de « supprimer toutes les phases critiques de collages structuraux ». La géométrie interne de l’aile fait appel à de longs caissons, pour une répartition optimale des efforts et l’installation d’un unique réservoir de voilure de 110 litres (à revêtement anti-explosion), sans sélecteur de carburant au niveau de sa gestion.
La silhouette générale de l’appareil se rapproche de celle des MCR, avec une cabine côte à côte, une verrière basculant vers l’avant pour dégager l’accès à bord et un empennage en T. Le cockpit a été conçu pour une charge de travail du pilote « réduite au strict minimum grâce à la présence d’un grand écran tactile (Garmin), d’un pilote automatique, d’une mono-manette pour la gestion moteur, de compensateurs et de volets électriques », avec climatisation (option) et « supports innovants pour tablettes numériques ». Pour améliorer le confort, sièges et palonniers sont réglables, les ceintures à enrouleur, les commandes de vol par manches. L’aspect ergonomie/design a été développé avec l’aide de Twin, un cabinet spécialisé dans le design automobile.
Pour le train tricycle fixe, un « système oléo-pneumatique couplé à des freins Béringer » a été retenu de série. Les volets à double fente au bord de fuite de la voilure de bon allongement permettront l’usage de pistes courtes. L’installation d’un parachute intégral est annoncée. La motorisation est prévue sur la base d’un Rotax, 914 (115 ch) ou 912iS (100 ch).
Côté performances, Elixir Aircraft annonce « 280 km/h pour une consommation de 5 litres aux 100 km ». L’autonomie standard est de 7 heures et la charge utile de 280 kg pour une masse à vide annoncée à 265 kg. Le roulage au décollage est calculé à 150 m pour 300 m au passge des 15 m de hauteur. A l’atterrissage, 425 m à partir du passage des 15 m de hauteur et 125 m de roulage. Le taux de montée doit atteindre les 8,1 m/s (1.580 ft/mn).
Avec le réservoir standard de 110 l (option 200 l), la distance franchissable sera de 1.000 nm avec le 912iS à 65% de la puissance (14 l/h) pour une autonomie supérieure à 7 heures de vol. L’appareil doit ainsi permettre de voyager « à travers l’Europe avec de vrais bagages ». Le premier vol de l’Elixir est programmé en 2016.
Le dossier certification à la norme CS-LSA est suivi avec la société Aircraft Design & Certification, basée à Nuremberg. Cette société allemande possède un DOA (Design Organisation Approval) et travaille en tant que sous-traitant pour plusieurs constructeurs aéronautiques. Elle a notamment certifié en un temps record l’AC4 Lightwing, le quatrième LSA à décrocher sa certification européenne, tout en faisant partie des partenaires techniques associés au tour du monde du Solar Impulse 2.
Pour la production de l’Elixir, prévue sur l’aéroport de La Rochelle, l’assemblage se fera en interne, la partie composite étant réalisée par la société C3Technologies, « constructeur de la majorité des appendices des voiliers de courses actuels, ainsi que de la voilure de l’E-Fan ». Les parties métalliques (train, bâti, etc.) seront réalisées par la société Simair, sous-traitant d’Airbus et d’ATR. ♦♦♦