Le BD-5 passe à la réaction et devient une vedette…
N’étant plus à un projet près, quand le BD-5B à hélice n’est pas encore point, James Bede est déjà en train d’imaginer sa version à réaction. Cette fois, c’est plus de 450 km/h que l’on annonce. Le réacteur retenu est le TRS-18 de Microturbo, produisant un peu plus de 100 kg de poussée. Le groupe est produit sous licence aux Etats-Unis.
Ainsi, le BD-5J va devenir « le plus petit jet au monde ». Les Berven, le pilote d’essais de Bede Aircraft, par ailleurs pilote d’essais pour le FAA de l’avion léger au quadriréacteur commercial, ne tarit pas d’éloges sur les qualités de vol des BD-5, à hélice ou à réaction. Les commandes de vol sont bien adaptées, l’appareil vif. James Bede a voulu que les futurs clients puissent appréhender le vol en BD-5 en conditions réelles. Mais faute d’un biplace, il a conçu un « simulateur du pauvre » avec une cellule de BD-5 montée sur un bras métallique à l’avant d’un pick-up. Cette solution permet au futur propriétaire de BD-5 de décoller et d’atterrir, voire de rentrer le train, sans prendre de risque.
Le BD-5J attire l’attention. L’appareil sera évalué au Centre d’essais en vol (CEV) à Brétigny, dans le cadre d’un éventuel achat de l’appareil par l’armée de l’Air comme avion d’entraînement économique. Cet appareil finira dans la flotte de l’aéro-club Dassault à Istres, avant d’être « cassé ».
Des pilotes de présentation aux Etats-Unis retiennent le BD-5J pour leurs shows. Ce sera le cas notamment de Bob Bishop qui présentera l’appareil sous les couleurs de différents sponsors avant d’utiliser des BD-5J pour simuler des missiles de croisière d’exercices militaires au bénéfice de l’US Air Force. Une patrouille (Silver Bullets) verra le jour. Red Bull aura également un BD-5J dans sa flotte avant que l’avion ne soit crashé dans les Alpes, suite à un problème réacteur. Le BD-5J sera encore la vedette d’un James Bond, « Octopussy », où l’appareil est utilisé par Roger Moore, notamment pour passer en vol à travers un hangar…
Si avant la faillite de sa société, James Bede a eu le temps de concevoir une remorque pour le transport des BD-5 – les BD-5J de démonstration, à l’autonomie réduite, sont transportés sur les meetings à bord d’un… DC-3 ! – il s’est surtout penché sur d’autres projets comme une version biplace côte à côte du BD-5, dénommée BD-12, et une version quadriplace, le BD-14. Le premier sera achevé à un exemplaire, le second inachevé à l’arrêt de la société. Le BD-12 nécessitera beaucoup de lest à l’avant pour bien le centrer et l’appareil sera endommagé lors de ses premiers vols.
Cela ne sera pas la fin des conceptions signées James Bede. Après avoir quitté le monde aéronautique pour créer notamment une voiture à la forme profilée (Litestar), James Bede replongera dans le monde aérien avec la conception d’un jet devant être diffusé en kit par Bede Jet, le BD-10. L’appareil est propulsé par un General Electric J85 qui doit l’amener à Mach 1.4… Le BD-10 va prendre du poids, sa capacité en carburant baisser et sa vitesse plafonner à Mach 0.80 lors des essais en vol entamés en 1992.
Les droits seront rachetés pour passer du kit à la version certifiée mais l’instigateur du projet, Van Wagenen, va trouver la mort lors d’un vol avec la rupture des empennages par flottement aéroélastique. Le second prototype sera également perdu en vol suite à un problème de volets. Le dernier sera aussi perdu en vol en 2003, alors qu’il vole pour le compte de Monitor Jet of Canada, une société ayant repris le programme en visant des marchés militaires. Entre-temps, la Bede Jet avait déjà déposé son bilan en 1997…
Depuis, la Bede Corp a été créée. Cette société est dirigée par le fils du concepteur. Elle diffuse des éléments de kits (pour le BD-4), et également le kit du BD-17, un monoplace. Sans oublier plusieurs projets en cours de développement… ♦♦♦
Cinquième partie de la saga James Bede
Photos issues du web