L’incidence-mètre pour diminuer le nombre de pertes de contrôle…
L’administration américaine de l’Aviation civile (FAA) a lancé le week-end dernier une campagne de sécurité encourageant les pilotes de l’aviation générale à installer et à utiliser des incidence-mètres sur leurs avions. L’incidence-mètre permet de noter l’angle d’incidence ou d’attaque de l’aile et de voir si l’appareil est proche ou non de l’incidence critique menant au décrochage et à la perte de contrôle.
La perte de contrôle est considérée par la FAA comme la première cause d’accidents outre-Atlantique. Qu’il s’agisse d’avions certifiés à moteurs à piston, à turbine ou des avions de construction amateur, la perte de contrôle arrive largement en tête des causes d’accidents, bien avant le CFIT (Controlled Flight Into Terrain). Aux Etats-Unis, il y a statistiquement un accident mortel lié à une perte de contrôle tous les quatre jours tandis que le nombre de décès en aviation générale chaque année est en moyenne de 450 outre-Atlantique.
La FAA pense qu’en offrant aux pilotes la possibilité d’installer un instrument permettant de mieux « visualiser » l’angle d’incidence de leur appareil, la sensibilisation sera accrue et l’action correctrice pour revenir à de faibles angles d’incidence sera plus facile à mettre en place. L’incidence-mètre, utilisé en aviation commerciale et militaire, doit être un complément aux données de l’anémomètre (instrument donnant indirectement un état de la portance mais pas de l’incidence) et à l’avertisseur de décrochage.
Pour favoriser une telle installation, en février 2014, la FAA a simplifié la procédure pour autoriser l’installation d’indicateurs d’angle d’attaque (AOA ou Angle of Attack) sur avions certifiés en vue d’améliorer la sécurité des vols. Avec cette nouvelle procédure, plus simple et moins coûteuse, la FAA indiquait alors vouloir supprimer son approche bureaucratique sur le sujet et proposer un échange « donnant-donnant » avec la communauté aéronautique… Pour les équipementiers, les indicateurs proposés doivent répondre à la norme ATSM avec un système déclaratif.
En Europe, au même moment, l’EASA – près de dix ans après le début d’un programme visant à redynamiser l’aviation générale… – se dit volontaire pour faciliter l’arrivée de nouvelles technologies en aviation générale ou d’équipements pouvant améliorer la sécurité mais son approche annoncée comme « révolutionnaire » à Friedrichshafen, avec l’évolution réglementaire CS-STAN permettant de simplifier l’installation de certains équipements sans passer par une certification coûteuse, tarde à se mettre en place… ♦♦♦