Que faire quand la roulette avant entre en transe…
Le shimmy est une… danse créée dans les années 1920, consistant à bouger alternativement les épaules d’avant en arrière tout en maintenant son corps droit… En aviation, c’est devenu le terme technique employé pour définir un mouvement oscillatoire pouvant affecter la roue avant sur un appareil à train tricycle et à roue avant conjuguée…
La plupart des avions – sauf ceux disposant d’une roue avant tirée comme sur le DA-20 Katana ou le SR-22 Cirrus – disposent d’un système anti-shimmy, installé sur le train avant, avec un système hydraulique où des pistons amortissent et limitent les oscillations vibratoires. Mais parfois le système anti-shimmy peut se dérégler ou devenir inopérant. Quelle solution retenir alors ? Soulager au maximum la roulette avant ou, au contraire, la forcer à garder le contact avec le sol ?
La question avait été posée il y a quelques années à Daniel Müller, alors pilote d’essais du constructeur Robin à Dijon-Darois. La réponse : préférer soulager au maximum la roulette avant, donc manche à fond en arrière, afin de ne pas rajouter de l’énergie dans le cocktail qui peut parfois être explosif avec séparation de la jambe avant dans les cas les plus extrêmes… Le phénomène vibratoire peut en effet être bien marqué, faisant trembler la cellule, tableau de bord compris…
La naissance du shimmy peut être suscitée par une « excitation » extérieure. Celle-ci peut provenir ainsi d’un atterrissage un peu sec, où la roulette avant a été posée sans ménagement et donc avec une vitesse plus élevée que souhaitable. Ce peut-être aussi l’initiation du phénomène par un joint « agressif » entre deux dalles de béton sur une piste lors d’un roulage à grande vitesse, au décollage ou à l’atterrissage… Ou encore une roue mal équilibrée.
Un appareil, évoluant habituellement à partir d’un terrain en herbe, peut ne pas rencontrer le phénomène jusqu’au jour où il est posé sur une piste en dur. Le phénomène apparaît alors subitement, surprenant son pilote non habitué à gérer ce problème. En effet, le sol en terre mais surtout le pneu en caoutchouc, se déformant, peut alors jouer le rôle de l’amortisseur du système anti-shimmy, ce qu’il ne fera pas, ou moins bien, sur une piste en dur avec un coefficient de friction différent. ♦♦♦
Photo ci-dessous © CIAIAC (Espagne).
Traces de roue après un phénomène de shimmy