De la lente disparition des zones dites blanches où les pilotes ne peuvent disposer de messages d’observation (Métar).
Le 25 mars dernier, la DGAC a repris l’habitude – oubliée un temps – des réunions périodiques d’information des usagers de l’aviation générale, autrefois connues sous le nom de réunions « SFACT/DNA ». Il s’agit alors d’évoquer « l’ensemble des perspectives en matière d’obligation d’équipements d’aéronef », avec pour objectif d’effectuer un « rappel systématique des obligations programmées qu’elles soient d’origine nationale, européenne ou OACI et qu’elles proviennent de besoins en matière de sûreté, de sécurité, de navigation aérienne, ou encore de recherche et sauvetage afin que les usagers et la DGAC puissent anticiper les contraintes liées à la mise en conformité avec ces obligations ».
Parmi les différentes interventions dont les présentations sont disponibles sur le site de la DGAC, aeroVFR s’est intéressé à la présentation de Jean-Jacques Blanchard, chef du pôle Ciel unique, intitulée « Niveau de service météorologique d’aérodrome ». Il s’agissait d’évoquer le « cas des zones géographiques dépourvues de message d’observation d’aérodrome (Métar)« , alias les « déserts météorologiques » pour les pilotes VFR.
Les différents niveaux de service météorologique requis par un protocole technique avec Météo-France comprennent le :
– Niveau 0 où les usagers peuvent obtenir les informations générales sur Aéroweb, Olivia ou encore sur le kiosque téléphonique… surtaxé de Météo-France.
– Niveau 1, avec une simple observation locale (vent, température, pression, visibilité),
– Niveau 2, avec une observation locale complète (vent, température, pression, visibilité mais aussi temps présent, nuages et point de rosée),
– Niveau 3, avec une observation locale complète plus étoffée, soit le précédent niveau mais avec en complément les Métar H12 ou H24.
En fonction du « statut » du terrain (avec présence d’un agent Afis, avec ou sans procédure d’approche aux instruments, ou aérodrome contrôlé, avec ou sans procédure d’approche aux instruments selon les différentes catégories), des minimums sont requis en fonction du type d’exploitation. L’application de « ces dispositions réglementaires est à l’origine de l’émergence de certaines zones dépourvues de Métar, dites zones blanches », avec dans certains cas un niveau de service météorologique relevant de l’exploitant de l’aérodrome.
Le sujet n’est assurément pas nouveau, avec de multiples débats déjà tenus ces dernières années en commmision Aviation légère du Conseil supérieur de la Météorologie (CSM), à raison parfois d’une rare réunion annuelle… Les deux dernières réunions de travail sur le sujet, avec des représentants de fédérations, d’associations et d’exploitants d’aérodrome, de Météo-France et de la DGAC, ont eu lieu les 28 mars et 30 juin 2014.
Le rapport rédigé par le groupe de travail a défini des axes de réflexion. Quatre « zones blanches » ont été identifiées, concernant la vallée du Rhône, la vallée de la Saône, le sud de la région parisienne et le secteur de Dieppe. Six aérodromes « référents » ont été retenus : Le Puy (LFHP), Vichy (LFLV), Macon (LFLM), Montbéliard (LFSM), Auxerre (LFLA) et Dieppe (LFAB). L’incidence financière serait de 300 k€ en coûts supplémentaires (investissement) et 40 K€ de coûts de maintenance annuelle.
Parmi les recommandations émises, la mise en place sur les 6 aérodromes listés ci-dessus d’un niveau de service N3 « à court terme » et, à moyen terme, la création d’un « site dédié d’information météorologique non spécifiquement aéronautique, fruit de l’expression de besoins des usagers à intégrer dans un cahier des charges, dans un cadre commercial »… Traduction concrête ?
Le processus d’amélioration est donc ainsi en cours, lancé il y a déjà quelques longues années et à ce rythme, son aboutissement n’est pas encore fixé ! Il ne suffit pas de demander aux pilotes de bien préparer une navigation, notamment via la prise en compte des éléments météorologiques sur l’ensemble du parcours, si l’on ne met pas à leur disposition les données nécessaires. Il suffit à certaines périodes de l’année de tenter un vol entre la région parisienne et la Bourgogne, via le Morvan, pour comprendre la réalité d’un « désert météorologique »
où le terme de « zone blanche » peut s’avérer en pratique fort approprié avec… des stratus accrochant le relief. ♦♦♦
Cédric Braquet dit
Les usagers se sont pris en main pour suppléer les déficiences de MTO-France, avec de très bons services comme par exemple :
http://f-aero.fr/webcam-aero/ ou https://itunes.apple.com/fr/app/gramet-aero/id950265704