En courte finale de l’assemblée générale de la FFA, tenue ce week-end à Strasbourg, Jean-Luc Charron, vice-président et trésorier de la fédération – mais aussi en charge dernièrement du séminaire de réflexion sur l’aéro-club de demain – a évoqué quelques perspectives d’avenir… La tête pensante du bureau fédéral a ainsi évoqué les développements possible en matière d’aviation électrique.
Rappelant qu’en 2013, l’avion électrique a été choisi par le gouvernement comme l’un des 34 plans de la nouvelle France industrielle – dans le but de concevoir et diffuser un avion école biplace tout électrique et ainsi mettre en place une filière industrielle devant prendre des positions fortes sur ce marché à l’avenir – il a précisé que les instigateurs des différents projets d’avions électriques (Volt’Air, Pipistrel, Evektor, PC Aero) n’ont jamais pris contact avec le « représentant des utilisateurs français ». Plusieurs modèles en cours de développement ont été cités dont l’AirFan2 développé désormais par Daher-Socata pour le compte de VoltAir, filiale du groupe Airbus.
Pour Jean-Luc Charron, il serait donc temps que les utilisateurs se manifestent en participant à ce développement en tant que support d’expérimentation, à la fois en termes techniques mais aussi en termes de conditions d’exploitation sociétale. Et la FFA de s’interroger sur cette thématique de l’avion électrique dans les aéro-clubs, en ayant eu ces derniers mois des échanges d’idées et de réflexion avec notamment Aéroports de Paris (ADP).
Le « maillage unique au monde » des aéro-clubs, avec une flotte de plus de 2.000 avions et 1.000 nouveaux pilotes formés chaque année devrait ainsi servir de terrain d’expérimentation, le milieu des aéro-clubs pouvant servir à définir les modalités d’exploitation pratiques. Avec une pression sociétale forte pour une aviation légère de plus en plus « verte », il y aurait là l’opportunité d’une action fédérale pour participer à une expérience de transition vers l’électrique.
Aucun club n’ayant les moyens de servir de cobaye, il s’agirait de mettre en place un parc de 5 à 10 avions électriques à l’usage de tous les pilotes des aéro-clubs d’une même plate-forme. Vues les limites techniques actuelles (autonomie faible), l’expérimentation porterait sur l’école et le vol local d’entraînement soit, au vu du faible nombre de pilotes voyageurs en France, l’essentiel de l’activité des aéro-clubs…
L’objectif serait donc de fédérer des acteurs majeurs pour financer un tel parc et l’installation au sol, avec une structure fédérale spécifique, mutualisante, avec partage d’une plate-forme numérique pour les réservations. Une sorte d’Avionlib selon un concept proche de celui du vélo ou de l’automobile dans certaines villes.
Aéroports de Paris (ADP), sans être l’unique partenaire, pourrait être intéressé par un tel développement, pouvant se servir de cette expérience acquise sur « ses » terrains secondaires pour équiper ensuite d’autres plates-formes en France ou à l’étranger. D’où l’intérêt se portant sur Toussus-le-Noble, terrain parisien pouvant être une opportunité suite aux contraintes d’ouverture mises en place ces dernières années…
Une feuille de route fédérale (2015-2025…) pourrait ainsi prévoir l’introduction de l’avion électrique dans les aéro-clubs pour la formation de base et le vol local, si l’expérimentation envisagée voit le jour et s’est avérée positive à son terme. Au-delà de la mutualisation de cette exploitation spécifique, celle-ci pourrait aussi couvrir ultérieurement les avions de voyage, sous-employés, dans une structure nationale avec partage de la flotte via une plate-forme numérique nationale. ♦♦♦