L’Amicale de voltige aérienne (AVA), présidée par Régis Alajouanine (photo ci-dessus) et basée à la fois à Saint-Cyr-l’Ecole et Dreux-Vernouillet, est connue pour être une pépinière de champions, certains de ses membres faisant partie de l’équipe de France de voltige… Mais cette implication ne s’est pas arrêtée à la formation et à l’entraînement à la compétition de nombreux pilotes.
Après l’accident mortel d’un pilote de l’EVAA et la suspension de vol des Cap-232, Régis Alajouanine a mené à bout le dossier d’une modification structurale des cadres de fuselage par STC (Supplemental Type Certificate datant de mai 2010), propriété de l’AVA et sauvant ainsi les monoplaces de haut-niveau conçus à Bernay. La phase suivante a consisté à améliorer le Cap-232 – champion du monde avec Claude Bessière (EVAA) à Yverdon, Suisse en 1990, il y a déjà 24 ans ! – en poursuivant son développement, là où l’avait laissé le bureau d’études des Avions Mudry, pour développer le Cap-332SC (Spécial Compétition).
Ce dernier est un Cap-232 motorisé par un Lycoming non pas de 300 mais de 330 ch (AEIO-580B1A) accouplé à une hélice tripale puis quadripale MT Propeller plus performante. Le fuselage a été renforcé et l’ergonomie du cockpit a été revue. Le prototype immatriculé F-HERA répond aux attentes des compétiteurs et un autre Cap-332 a vu le jour depuis.
Mais avec la victoire des Français au mondial de 2013 au Texas et l’organisation des championnats du monde de voltige Unlimited en France, à Châteauroux-Déols, en août prochain, l’idée a germé d’aller encore plus loin. Régis Alajouanine a alors défini une nouvelle machine avec l’aide de Jean-Noël Jourdan en charge de la modélisation 3D et des plans. Si le Cap-332SC est un avion modifié mais certifié, le suivant – dénommé 432 pour suivre la logique des numérotations – a été développé dans le cadre du CNRA (construction amateur) car tout a été revu.
Si le nouveau 432 dispose d’un fuselage ayant l’apparence de celui du Cap-231, il a été profondément modifié pour recevoir notamment un Lycoming 6-cylindres de « plus de 330 ch » et une nouvelle voilure sans oublier un nouveau bâti pour reprendre les lames de train en composites. Le fuselage a été renforcé et il bénéficie de doubles cadres (n°2 et 3) – et non pas d’un unique cadre – pour les attaches de l’aile. Les empennages ont été également renforcés et la direction a vu sa surface agrandie pour prendre en compte l’augmentation de la puissance installée.
La voilure est issue du prototype du MX, un appareil de voltige développé par la société américaine MX Aviation. Si sa forme en plan, sa surface et son effilement sont très comparables à l’aile du Cap-332, la nouvelle voilure – entièrement en carbone – se caractérise surtout par une épaisseur relative nettement moindre. Les Karman d’emplanture ont été revus en conséquence. Le gain est notable en traînée aérodynamique avec de 20 à 30 km/h de plus à même régime moteur.
Cette aile permet des accélérations plus rapides et le 432 doit donc mieux restituer l’énergie cinétique emmagasinée pour la transformer en longue verticale ascendante agrémentée de rotations multiples. Les ailerons sont là pour remplir cet office avec des gouvernes « full-span » articulées sur quatre potences. Ils bénéficient d’une seule pelle pour diminuer les efforts en roulis, contrairement aux doubles pelles du Cap-332 mais si les efforts sont plus élevés, ils sont linéaires à tous les braquages, évitant toute « vibration », traquée par les juges, suite à des aspirations et le neutre serait donc plus net. ♦♦♦
Photos © F. Besse / AeroVFR
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