L’intégration des drones dans la circulation aérienne intéresse bigrement l’industrie. Au rythme du développement technologique, c’est une question d’années… Dans le cadre d’un programme de recherche (SESAR), fin 2013, l’Europe a mis 4 millions d’euros sur la table et, après sélection parmi 23 dossiers déposés, 9 projets ont été retenus avec 38 sociétés ou organismes concernés en Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Malte et aux Pays-Bas. La langue anglaise étant de mise, on ne parle pas de drone mais de RPAS pour Remotely Pilot Aircraft System.
Le projet AIRICA s’intéresse aux applications pour les gardes-côtes. ARIADNA concerne l’intégration de drones dans un espace non contrôlé. CLAIRE s’occupe de l’intégration de drones dans l’espace aérien civil européen. DEMORPAS traite des activités de démonstration de l’intégration de drones dans le programme SESAR. INSuRE traite de l’intégration des drones au niveau du contrôle aérien dans des zones sans ségrégation des trafics. MedALE concerne un exercice réel en Méditerranée. ODREA doit réaliser une démonstration d’opération réelle dans l’espace aérien européen. RAID devra faire la démonstration de l’intégration des drones dans le contrôle aérien. Enfin, TEMPAERIS doit simuler et tester toutes les procédures d’urgence en approche ou en route.
Utilisant un Patroller (version drone du motoplaneur Stemme S10), une vingtaine de vols ont été effectués près de Toulouse du 26 octobre au 7 novembre dernier, dans le cadre du programme ODREA développé par la Sagem, la Direction des services de la Navigation aérienne (DSNA), l’ENAC et Rockwell-Collins France. Il s’agissait de démontrer la fonction « anti-collision du système ». Ce dernier repose sur multiples capteurs, dont un senseur optronique infrarouge, et une logiciel d’estimation des risques de collision et de détermination de la trajectoire.
Pour cette démonstration du « voir et éviter », le Patroller de la Sagem a été mis dans différentes situations de trajectoire conflictuelle face à un avion léger fourni par l’ENAC, pour valider la détection du risque de collision, la mise en place d’un changement de trajectoire, le tout sans l’intervention d’un opérateur. De plus, le Patroller a réalisé des approches à Toulouse-Blagnac selon des procédures définies par le contrôle aérien, démontrant qu’un tel engin peut s’intégrer en zone terminale d’un aéroport international sans mettre en jeu la sécurité ou modifier la gestion du trafic.
La DSNA, en charge de la coordination du programme TEMPAERIS, a récemment fait état d’une simulation en conditions réelles d’insertion d’un drone dans la circulation aérienne d’un aéroport avec une campagne d’essais menée du 2 au 6 février dernier à Bordeaux-Mérignac, avec les partenaires associés à ce programme, à savoir Airbus, Sopra Steria et l’ENAC. L’appareil, modifié par Airbus pour être piloté a distance, embarquait pour les simulations un pilote, ce dernier pouvant intervenir en cas de besoin pour assurer la sécurité.
Les expérimentations menées ont « permis d’évaluer la faisabilité d’insertion d’un appareil avec les vols au départ et à l’arrivée d’une plate-forme régionale, en ayant recours notamment au guidage radar. Des situations de panne radio, de panne GPS, de perte de lien de commande du drone ont également été étudiées », devant permettre de « définir des procédures de secours standard pour la gestion des drones en espace aérien sans ségrégation ». ♦♦♦
Photo © Sagem
FAERO dit
Ben c’est top, on a des drones sans pilote à bord pilotés par des pilotes à bord !
On va probablement les vendre aux égyptiens 😉