Le skywriting (écrire dans le ciel au moyen de fumigènes) est né dans les années 1920, quand quelques pilotes utilisent ce moyen d’expression pour développer la « réclame » alors que les moyens médiatiques de masse ne sont pas encore développés, hormis les débuts de la radio. Point de télévision et encore moins d’internet ! De nos jours, le système reste cependant encore employé, notamment aux Etats-Unis, par son originalité et son impact.
Formé à la discipline, il y a trois ans aux Etats-Unis, Walter Dintinger est l’un des rares pilotes à pratiquer le skywriting en France, via la société OuiUp, basée à Lyon. Son activité s’étend sur la France mais aussi l’Europe. Pour cela, il fait appel à un SIAI-Marchetti SF-260. Le biplace d’entraînement militaire conçu par Stelio Frati a reçu, pour cet usage spécifique, un équipement constitué d’un générateur de vapeur. Ce dernier, piloté en cabine par un interrupteur placé sur le manche, permet de former lettres, chiffres ou de réaliser des dessins. L’huile utilisée est chauffée sans combustion, puis vaporisée en fines gouttelettes qui donnent naissance à un nuage, le tout sans danger pour l’environnement.
Un « message écrit dans le ciel est visible à plus de 20 km à la ronde pendant 10 à 20 minutes, voire plus dans de très bonnes conditions météo. Il touche des villes entières en créant des centaines de milliers de contacts directs qui sont multipliés et renforcés par les réseaux sociaux », indique le site, présentant le skywriting comme un « moyen puissant de communication, un événement en lui-même ». Le système peut être mis au service de marques et annonceurs mais aussi de privés pour des événements particuliers.
Le week-end dernier, dans le ciel lyonnais, Walter Dintinger, aux commandes du SF-260, a ainsi réalisé une démonstration de skywriting en diffusant un message de paix à la suite de l’attentat ayant décimé la rédaction du journal Charlie Hebdo. « L’hommage d’un dessinateur du ciel à tous ceux qui se sont envolés trop tôt »… comme le présente la séquence vidéo de France 3 ci-dessous. ♦♦♦
Image © France 3