Pour tout pilote, préparer une navigation relève souvent du casse-tête avec toutes les informations à recueillir. Si la diffusion de l’information était bien hierarchisée, facilement localisable, on pourrait s’en sortir avec un peu de méthode. Mais même avec rigueur et attention, nul n’est assuré de ne pas avoir oublié une information en route ! Par exemple, un Notam concernant une zone à quelques kilomètres seulement d’un aérodrome mais qui
n’est pas précisé dans le Notam du terrain en question mais simplement dispersé dans la mer des Notams de la FIR.
Ce peut-être aussi une ZIT temporaire comme un certain président adepte d’une République modeste en générait chaque été, il y a quelques années, ZIT qui ne bénéficiait pas d’un SUP-AIP permettant de localiser aisément la zone en question, entraînant d’inévitables interpellations à destination et des tracas pour des pilotes passant par là par le plus grand des hasards. Evidemment, le « système » s’auto-octroyant le label d’excellence, s’il y avait un fautif, c’était et cela reste forcément le pilote qui n’a évidemment pas bien préparé son vol !
Suite à un symposium organisé en décembre 2013 à Paris par la Direction de la Sécurité de l’Aviation civile (DSAC) sur le thème « Information aéronautique : savoir pour prévoir »,
il semble que, comme une enquête plus ancienne de la DGAC, intitulée « L’insécurité réglementaire », avait déjà révélé que « trop de réglementation tue la réglementation » (l’EASA a mis du temps à comprendre !), l’administration française aurait compris que
« trop d’information tue l’information ». Il suffit de voir le nombre de Notams et de SUP-AIP publiés chaque année pour comprendre le phénomène.
Bref, convaincu depuis quelques années qu’il faut cependant améliorer la situation, la DGAC a lancé une étude pour faciliter à l’avenir la tâche des pilotes. C’est encore en cours de développement et seul un « démonstrateur opérationnel » tourne à l’essai depuis plus d’un an, avec certaines limitations, comme un prototype dont le domaine de vol ne peut être étendu que par multiples extensions et avec prudence. A cet instant, la version est désignée 1.3.4, datant de septembre dernier.
Il s’agit du système baptisé AZAR (sans « h » au début ni « d » à la fin du mot !), un portail cartographique prévu par le Service de l’information aéronautique (SIA) pour permettre la « visualition des espaces aériens de la France métropolitaine », prenant donc en compte l’AIP, les Notams et SUP-AIP mais aussi le RTBA (zones AZBA). L’acronyme AZAR veut dire… Activités des Zones Aériennes Réglementées !
En pratique, une fois ouvert au public, le site devrait permettre à un pilote de connaître toutes les zones actives sur sa route et d’obtenir les informations nécessaires à la préparation et au suivi d’un vol – rôle que remplissent déjà quasiment plusieurs applications privées… – en définissant sa trajectoire et la plage horaire. Il sera possible de personnaliser sa demande avec différents filtres selon les choix de l’internaute, en retenant ou non certaines structures de l’espace aérien (zones D, R, P, ZIT, ZRT, TMA, CTR et autres).
Sur une trajectoire donnée et dans la plage souhaitée, il sera possible d’avoir les notams en route, les SUP AIP concernant le secteur et les Notams (aérodromes et FIR). Le seul problème restera à faciliter la visualisation des multiples données – objectif affiché du programme –
pour que l’outil proposé aux pilotes soit utile et efficace, car avec la densité d’informations à afficher (la France ne brille pas par le faible nombre de zones en matière d’espace aérien), cela reste le défi principal des développeurs, avec des choix à faire tant au niveau de la représentation graphique (l’image ci-dessus montre que c’est encore loin d’être optimal) qu’au niveau de l’ergonomie. Une première solution serait de simplifier l’espace aérien français pour avoir moins de choses à afficher !
De plus, une fois la trajectoire tracée à l’écran entre deux points, il devrait être possible d’obtenir à l’écran une coupe verticale de la navigation, permettant – comme d’autres le font pour avoir une coupe météo en route – d’obtenir les différents espaces aériens sur la route selon l’altitude de vol choisie, avec également la réprésentation du relief.
La mise en ligne officielle d’Azar n’est pas connue. 2016 est l’année parfois citée mais si l’on prend en compte le temps de développement (sept années…) et les multiples retards subis par le précédent système portant le nom d’Olivia – ce qui n’empêche pas ce dernier de connaître régulièrement des bugs – il se peut que 2017 soit plus réaliste. Dans deux ou trois ans, le monde aura encore un plus tourné… et un portail utilisable uniquement sur poste fixe risque d’être moins utile qu’une version plus pratique sur tablette, utilisable au sol comme en vol et vue la taille des écrans sur les équipements mobiles, le paramètre « graphique » devient prépondérant. A suivre… ♦♦♦
nolwenn dallay dit
C’est une bonne idée, j’espère que cela va se mettre en place assez rapidement !!!!