Il était attendu depuis « un certain nombre d’années » pour ne pas parler en décennies…
Un musée aéronautique, baptisé Aeroscopia, va ouvrir ses portes ce mercredi 14 janvier à Toulouse-Blagnac. Il a été édifié près d’un plan d’eau, à proximité de l’usine Jean-Luc Lagardère où sont assemblés les A380. Une affiche a été spécialement conçue par Jean-Pierre Condat pour cette ouverture tant attendue…
Ce musée pourra ainsi valoriser les machines conçues notamment à Toulouse ou sauvegardées depuis des années sur l’aéroport par les Ailes anciennes. Il permettra enfin de protéger certains appareils de cette dernière association, laissés aux intempéries faute de hangars. Après près de… trente années de gestation, projet appuyé par un regroupement d’associations (Terre d’Envol) et ayant reçu le soutien de la ville de Blagnac, d’Airbus puis du Grand Toulouse, de la région Midi-Pyrénées et de la Haute-Garonne, Aeroscopia se veut un musée permettant « la transmission des savoirs-faire, de technologies et de compétences en direction des jeunes et d’un large public ».
Après avoir emprunté une « passerelle d’embarquement », le visiteur accédera aux avions exposés à l’intérieur en passant dans le fuselage du Super Guppy F-BPPA, le troisième du type à avoir été construit sur cinq au total et le second livré à Airbus pour transporter en Europe des éléments de structure issus des différentes usines du groupe et avant que la montée en puissance des cadences n’impose de passer aux Airbus A300-600ST Beluga. Construit en 1972, livré en 1973, ce Super Guppy a été retiré du service en 1996. Le concept est issu du Guppy, quadriturbopropulseur conçu pour transporter dans les années 1960 les éléments de la Saturn V pour le programme Apollo de la Nasa.
Une fresque de 54 m de long aura pour objectif de retracer « la grande aventure de l’aviation de 1900 à aujourd’hui ». Toulouse oblige, à l’intérieur du Super Guppy, le visiteur pourra visionner un film « présentant l’histoire de l’aviation à Toulouse et la grande histoire d’Airbus » avant de découvrir, dans un espace de 650 m2, des modules thématiques, avec écrans vidéo et maquettes dont celles issues de la collection Aérothèque. Réalisées au 1/25e en résine, bois ou métal, ces dernières retracent l’histoire des appareils, des premiers Dewoitine au derniers Airbus.
La partie centrale de la vaste galerie, en forme courbe, présentera les « avions de transport européens à réaction », avec des maquettes des différents Airbus : A300B, A310, A300-600, A320, A330, A340, A380 et l’A400M. Il sera possible d’accèder à l’intérieur d’un A300B2 et d’un Concorde. Sont prévus en exposition : Concorde, A300B2 et Super Guppy ainsi que Corvette, Falcon 10, Fouga Magister, Gazelle, Mirage IIIC, Nord 1100, Lockheed F-104 Starfighter,
MiG 15, Republic F-84G, Saab Drakken, MS-760 Paris, Vought F8 Crusader, Fairchild Metro
(ex-laboratoire volant de Météo-France), Blériot XI, Jaguar ainsi que des avions légers dont un Cessna 337 Skymaster. En temporaire, sera également exposée, durant les premiers mois de cette année, la réplique du Morane G réalisée par l’association Réplic’air.
A noter un coin spécifique à « l’archéologie aéronautique », un espace de 40 m2 mis en scène par Gilles Collaveri, passionné d’histoire connu pour ses recherches d’épaves d’avions. Cette exposition permanente présentera ainsi des éléments issus de quatre appareils retrouvés ces dernières années (Dewoitine D-520, Latécoère 298, Messerschmitt Me-109 et Junkers Ju-88). L’espace expliquera les méthodes employées pour retrouver une épave à partir d’archives ou de témoignages oraux, fera revivre une découverte et la recherche d’informations sur un équipage disparu. Un élément de verrière et une mitrailleuse provenant du P-51 Mustang de Chuck Yeager – quand ce dernier a dû sauter en parachute en 1944 entre Toulouse et Bordeaux avant d’être « récupéré » par la résistance – font partie des objets exposés ainsi qu’un siège de Junkers Ju-88.
A l’extérieur, d’autres appareils attendent les visiteurs, tels une SE-210 Caravelle et un
SO-4050 Vautour. Le musée attend 150.000 visiteurs par an. ♦♦♦