Les éditions Lela Presse sont connues pour publier régulièrement des ouvrages bien denses sur différents sujets dont notamment des monographies d’appareils, certains très connus, d’autres peu traités dans la littérature, sous la forme d’ouvrages publiés dans la collection Profils Avions – de l’Amiot 143 au SNCASE Se-161 Languedoc en passant par les Morane-Saulnier MS-406 ou Bloch MB-152, les propliners de Douglas (du DC-1 au DC-7) ou les Curtiss H-75 de l’armée de l’Air.
Dernier en date dans cette série – à côté de l’Alouette 3 ou de l’Alphajet – l’ouvrage signé René Francillon aborde un incontournable de l’édition aéronautique relative à la Seconde Guerre mondiale, le North American P-51 Mustang. Ce qui allait devenir sans doute le meilleur chasseur de la Dernière guerre, aux côtés des Hawker SeaFury et Focke-Wulf Ta-152, a été conçu par une petite société californienne à qui la Grande-Bretagne s’est adressée pour lui fournir sous licence des Curtiss P-40, le constructeur de ce dernier chasseur, déjà dépassé en 1940, ne pouvant fournir assez d’appareils.
North American Aviation (NAA) préféra alors proposer son propre chasseur, développé en un temps record sous la direction d’Edgar Schmued, un ingénieur d’origine… allemande. Après quelques déboires lors des essais initiaux – dont un passage sur le dos du prototype – et des débuts honnêtes avec un Allison dans le nez, le Mustang va connaître la consécration en reçevant le Merlin de Rolls-Royce, moteur déjà utilisé par le Spitfire.
Amélioré constamment, notamment via le modèle D reconnaissable à sa grande verrière bulle, le Mustang va devenir le premier chasseur d’escorte à pouvoir accompagner les bombardiers de l’US Air Force jusqu’au coeur de l’Allemagne, il est vrai avec un centrage arrière limite au départ de mission suite au réservoir additionnel en arrière du pilote. En juin 1944, plus de 15.600 Mustang ont déjà été produits en quatre années d’effort de guerre, l’entrée en unités n’intervenant que courant 1941.
De nos jours, plus d’une centaine de P-51, principalement des modèles D, sont encore en état de vol, comme warbirds présentés dans les meetings, ou comme racers à Reno chaque mois de septembre, après avoir subi d’importantes modifications, tant côté cellule que moteur, pour améliorer leurs performances. Le record de vitesse pour un monomoteur à piston reste détenu par un Mustang avec plus de 800 km/h…
De la présentation de North American aux warbirds d’aujourd’hui, du prototype aux différents utilisateurs militaires dans le monde y compris l’armée de l’Air française, du développement des différentes versions aux opérations en Europe et en Asie, du modèle standard aux projets sans suite (flèche inverse ou statoréacteurs ?), les 15 chapitres de l’ouvrage, regroupés en trois parties (Développement et production, La carrière militaire, Retour au civil), passent en revue la carrière de ce « chasseur entré dans la légende ».
Pour résumer l’ouvrage – le plus complet sur le Mustang en langue française – on peut mentionner les 370 pages, les 800 et quelques photos et les 40 profils en couleurs signés Thierry Dekker, sans oublier des écorchés, plans 3-vues au 1/48e et schémas techniques. En conclusion, le livre qui ne peut qu’atterrir dans la bibliothèque de tout passionné de warbirds, le Mustang restant emblématique dans ce domaine… ♦♦♦
Le P-51 Mustang, par René Francillon, Lela Presse. 380 pp. 55,00 €. ISBN : 2-914017-81-7