Pour son dernier numéro de l’année, le magazine Tripale, réalisé chaque mois par Marc Tauran, est entièrement consacré au célèbre biplace de voltige, retraçant son origine à partir des appareils signés Claude Piel avant que le CP-100, issu des Emeraude et Super Emeraude, ne devienne le Cap-10 dont la version 10B sera produite par la CAARP (Coopérative des ateliers aéronautiques de la région parisienne) à Beynes puis à Bernay au sein des Avions Mudry, sous la direction d’Auguste Mudry.
A l’époque de sa sortie, le Cap-10B marque les esprits dans le milieu de la voltige, avec un peu de résistance de la part de quelques voltigeurs à passer du cockpit en tandem et torpédo du SV-4 Stampe au cockpit côte-à-côte du Cap-10B avec son imposante bulle transparente. Certains le retiennent aussitôt pour dynamiser la formation à la voltige, dont Jean-Marie Saget… Le Cap-10B va rapidement se faire un nom en formation comme en compétition, étant entre autres retenu par l’armée de l’Air pour la sélection initiale de ses pilotes. Avant l’arrivée des monoplaces (Cap-20, 20L, 21 puis la série des 23X), le Cap-10B va être fortement sollicité dans les compétitions et son domaine de vol pas toujours bien respecté.
A la suite de plusieurs accidents, notamment sur rupture du longeron de voilure, une restriction de son domaine de vol sera imposée par la DGAC avec +4,5 et -3,5 g en utilisation biplace, avec peu de marges en pratique. Une solution étudiée par Cap Aviation (filiale alors du groupe Apex International à Dijon-Darois) sera de proposer le Cap-10C, avec son aile entièrement en carbone dont l’aérodynamique a été revue, notamment au niveau des ailerons. Le comportement dans certains figures comme les remontées dos ou les vrilles peut être particulier.
Les « afficionados » du Cap-10B original ont été déçus et parmi eux, Jean-Marie Saget, l’ancien chef-pilote des Avions Marcel Dassault, un inconditionnel du biplace modèle 10B pour la voltige au sein de son club à Nangis. C’est ainsi qu’est né le projet de renforcer le longeron de voilure du Cap-10B, avec des semelles en fibres de carbone, pour lui redonner son domaine de vol initial.
Avec beaucoup d’énergie et de volonté, plusieurs intervenants vont se rassembler ainsi autour du projet de l’aéro-club Dassault-Nangis, dont notamment Jean-Marie Klinka. Ce dernier, ayant travaillé jadis au bureau d’études des Avions Mudry, venait de partir en retraite de la DGAC. Connaissant bien la machine et les arcanes de la réglementation, il a rédigé le dossier de calcul et mené le dossier admininistratif auprès de l’EASA tout en faisant réaliser des essais statiques sur une aile modifiée par la société Air Menuiserie – celle-ci est animée par des anciens des Avions Mudry (Roland Hard et Denis Duffray).
Depuis juin 2013, la modification est approuvée par l’EASA et elle peut être « rétrofitée » sur tout Cap-10B, redonnant ainsi au biplace une seconde jeunesse et aux pilotes une confiance retrouvée dans l’appareil. Plusieurs Cap-10B ont déjà ainsi été renforcés. Tripale Magazine de décembre revient sur cette ultime évolution du Cap-10 devenu le Cap-10BK (K pour Klinka).
En une quarantaine de minutes, cette synthèse en images sur la renaissance du Cap-10 comprend des documents d’archives, les propos de Jean-Marie Saget, Jean-Marie Klinka et d’autres intervenants concernés par ce programme de remise à niveau du Cap-10 (de Dassault Systèmes à Air Menuiserie) sans oublier des images en vol, séance de voltige comprise avec Jean-Marie Saget aux commandes, toujours aussi alerte… ♦♦♦