C’est au menu de la saison… Du mois d’octobre à environ la fin février, au moins pour la partie nord de la France, si dans un Taf vous lisez la mention Cavok annoncée pour l’après-midi alors que le temps est déjà bien maussade durant la matinée et que les températures (ambiante et point de rosée) sont peu différentes l’une de l’autre, vous avez tout intérêt à « lever le pied ». Méfiance ! La météo n’est pas une science exacte ! Cela ne sera pas la première fois qu’une prévision se « plante » totalement…
Ces situations sont en effet peu ou mal gérées par les services météorologiques aéronautiques, dont le principal objectif est d’assurer avant tout la sécurité des vols commerciaux (givrage, précipitations, vents forts) qui se posent désormais en conditions zéro-zéro (visibilité/plafond) grâce au pilote automatique. La visibilité et le plafond ne sont donc pas forcément les critères prépondérants. Les pratiquants VFR n’entrent pas trop dans l’équation. De plus, il suffit parfois d’un petit degré de différence pour qu’une situation évolue ou… pas. Il peut faire « beau » au-dessus d’une agglomération dont la température est légèrement plus élevée qu’aux alentours alors que dès la sortie de l’agglomération, les conditions se dégradent au-dessus de la campagne…
Et il n’est donc pas rare qu’un Cavok annoncé le matin cache, dans la réalité, quelques heures plus tard, des conditions indiquant seulement 4 km de visi et une base des nuages à 500 ft, un plafond qui ne se lèvera pas de toute la journée ! Evidemment, les 4 km se retrouveront plutôt soleil dans le dos ou de côté mais certainement pas face à lui, surtout en fin de journée !
Si la température la plus faible dans la journée se trouve peu après le lever du soleil, le pic de température se trouve peu après le midi solaire, du fait de l’inertie thermique de la masse d’air. Et donc, une ou deux heures avant de « pic de température », l’aspect du ciel permet souvent de déterminer – selon la luminosité et donc l’épaisseur de la couche nuageuse – si le plafond va s’ouvrir et accélérer l’amélioration des conditions, ou non. Mais attention, une ouverture de la masse nuageuse à ce moment peut n’être que très passagère ou relativement localisée. Après le pic de température en début d’après-midi, la température va en effet de nouveau redescendre, pouvant favoriser la création de brumes (par définition visibilité comprise entre 1 et 3 ou 5 km) ou de brouillards (visibilité inférieure à 1 km).
Si le vent est faible, l’humidité élevée et les températures basses, il y a tous les ingrédients pour mener au brouillards. Profitons-en pour rappeler les différents types de brouillard !
– le brouillard d’advection : il est lié au passage d’une masse d’air chaud et humide se refroidissant au contact d’un sol froid.
– le brouillard d’évaporation : le brouillard se forme au contact d’une surface chaude et humide, classiquement un lac ou une forêt humide, l’air froid se condensant.
– le brouillard de rayonnement : par ciel clair et vent faible, la forte décroissance de la température durant la nuit refroidit la masse d’air, amenant à sa condensation.
– le brouillard de mélange : il est lié au brassage de deux masses d’air ayant un fort écart de température et d’humidité entre elles.
– le brouillard de détente : suite à un relief, une masse d’air humide se soulève et donc se refroidit, amenant à la condensation de la vapeur d’eau. ♦♦♦