Si la mise en place de l’ULM comme remorqueur de planeurs a pris un certain temps – avec comme intervenants la Fédération française de vol à voile (FFVV), la Fédération française de planeurs ultra-légers motorisés (FFPLUM) et, entre les deux, la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) jouant les médiateurs – le mouvement semble désormais lancé.
Pour pouvoir être « autorisé » à remorquer, un ULM doit être « homologué » par la FFVV comme étant adapté à cette activité. Ceci passe notamment par une campagne d’essais réalisée par Daniel Serres, pilote d’essais de la FFVV. Ces essais donnent lieu à un compte-rendu avec parmi les principaux chapitres :
– identification de l’appareil : un descriptif général de l’appareil, avec la technologie retenue, la motorisation et l’hélice, la documentation associée (manuel de vol), les caractéristiques techniques, les vitesses caractéristiques, les limitations, la masse et le centrage, une critique de l’ergonomie en cabine.
– prise en main : un compte-rendu sur le comportement de l’appareil en vol normal (mise en route, roulage, décollage, montée, palier, effets des commandes, stabilité longitudinale, maniabilité en virage, vol lent et décrochages, maniabilité latérale, stabilité transversale, stabilité directionnelle, stabilité spirale, changements de configuration, atterrissage avec ou sans baillonnette en courte finale, atterrissage vent de travers).
– essais en remorquage : avec les planeurs remorqués, les conditions météo, la nature des vols (mesure des performances et notamment du passage des 15 m au décollage, comportement avec le planeur dans des positions inusuelles), le tout en augmentant la masse des planeurs, du mono au biplace.
– résultats avec commentaires : performances au décollage et en montée avec un monoplace et un biplace à la masse maximale prévue, la consommation, le respect des performances minimales selon la norme FAR-23 (soit 1,5 m/s à 1.500 ft et 20°C), l’adaptation moteur avec le refroidissement, la synthèse du comportement avec le planeur en positions inusuelles.
– conclusion du rapport : avec un synthèse de la campagne menée.
Au total, avec les annexes, un rapport compte de 15 à 20 pages environ.
Au 2 novembre 2014, par « ordre de rentrée en scène approximative », Daniel Serres avait passé en essais de remorquage et validé les ULM suivants : WT9 Dynamic, MCR ULC, Eurofox, Ikarus C42, AK-3 (Koenig), FK-9, G1 Spyl, Sensation, Tétras et Phoenix. En cours d’essais sont mentionnés les VL-3 et A-22, et en attente, le Nynja. Soit au total 13 ULM validés ou en attente de validation.
En charge de la commission Remorqueurs à la FFVV, Michel Cruette précise qu’actuellement, 18 Dynamic sont en service dans un club vélivole, ainsi que 7 ou 8 Ikarus. Au total, une trentaine d’ULM serait ainsi actuellement en activité dans une association parmi les 150 et quelques clubs français, contre 7 ULM courant 2013. Un chiffre à comparer aux 144 avions-remorqueurs recensés début 2014, une statistique en diminution avec l’arrivée des ULM mais aussi le retour du treuil. ♦♦♦