Le motoriste autrichien Rotax n’est pas réputé pour son service de presse. Celui-ci en est encore à des pratiques d’avant la Guerre froide ! Il suffit d’aller sur le site de Rotax pour noter le nombre minimaliste d’informations diffusées dans l’année sans parler de leur contenu. Une prise de contact auprès du service de presse peut ainsi ne pas recevoir de réponse. Et si vous poursuivez en demandant s’il y a bien quelqu’un au service de presse, on vous répond : Oui, c’est à quel sujet ? Et quand vous précisez souhaiter visiter visiter l’usine pour un reportage, il n’y a plus de réponse ! D’où l’indication, bien soulignée par nos confrères américains d’Avweb, d’avoir bénéficié d’un « accès inhabituel » à l’usine de Gunskirchen.
Et encore, à voir les photos « institutionnelles » animant les débuts du reportage, on comprend qu’ils n’ont pas pu visiter toute l’usine… Néanmoins, à l’été dernier, lors d’une rare journée « portes entre-ouvertes » à l’occasion d’un événement, ils ont pu filmer l’unité assemblant les moteurs aéronautiques, un petit bâtiment se trouvant dans l’imposante usine Rotax car sur les 200.000 moteurs produits chaque année, seulement 7% ont une destination aéronautique, le reste se retrouvant sur des motos ou des skidoos – d’où la dénomination « récréative » du groupe canadien BRP pour Bombardier Recreational Products, BRP Powertrain GmbH & Co KG n’étant qu’une filiale en Autriche essentiellement connue par sa marque Rotax.
Si le groupe canadien compte 6.000 personnes dans le monde, 1.100 travaillent à l’usine autrichienne de Gunskirchen. En cinquante années de production, près de 350 types de moteur ont été conçus et produits. De nos jours, la production annuelle de moteurs est donc de 200.000 GMP (à raison d’un groupe toutes les 2 ou 3 minutes sur les deux chaînes principales d’assemblage de moteurs non aéronautiques) dont un faible nombre pour l’aviation de loisir. Ainsi, le cap des 50.000 moteurs 4-temps aéronautiques, depuis les débuts du 912 il y a 25 ans, n’a été dépassé qu’en juin dernier.
C’est donc là, à Gunskirchen, qu’une vingtaine de techniciens assemblent les Rotax 912, 912S et 914. Quasiment toutes les phases de fabrication sont effectuées en interne (intégration verticale totale) et il ne faut que 90 mn pour assembler un Rotax 4-temps, avec des équipements ou éléments déjà assemblés comme le vilebrequin. On apprend dans le reportage vidéo – qui donnera lieu à un reportage écrit dans le numéro de décembre de la revue Kitplanes – quelques précisions ou des données chiffrées. La différence de masse entre deux pistons ne doit ainsi pas dépasser les 2 grammes. Le clutch, protégeant le moteur en cas de rupture de l’hélice sur un choc intempestif, est torqué à 500 Nm. Quant aux contacts métal-métal, ils sont bien souvent assurés par un « joint » de loctite. Une fois assemblé, tout moteur est ensuite passé au banc pour un court rodage d’une heure environ. Une fois ce contrôle accompli, l’huile est vidangée et le moteur mis en caisse avant livraison à son client.
Même si vous ne comprenez pas l’américain, la vidéo ci-dessous, tournée par Paul Bertorelli du site AvWeb, mérite le détour. Il est peu probable que vous ayez droit à plus d’images sur le sujet à l’avenir ! ♦♦♦