L’IASA, c’est l’Institut pour l’amélioration de la sécurité aérienne. Cet organisme est issu d’une des 38 recommandations du sénateur Belot dans son rapport concernant l’aviation sportive et de loisirs en France, rendu en novembre 2004 – il y a 10 ans ! Il s’agissait de créer une « Fondation dédiée à la sécurité de l’aviation légère », principe « approuvé par les pouvoirs publics et par l’ensemble de la communauté concernée ».
Le ministère des Transports, via la DGAC, a alors confié à l’Aéro-Club de France la « mission de créer un tel organisme avec le souci de lui laisser une indépendance complète, gage indispensable de sa crédibilité et donc de son efficacité ». De Fondation, on est passé à Institut et les parrains étaient fort nombreux à l’époque pour accompagner cette création. Citons notamment l’armée de l’Air, la DGAC, le Sefa (devenu depuis l’Enac), les fédérations aéronautique, l’ANPI, mais aussi des constructeurs ou équipementiers (Safran, EADS, EADS-Socata devenu Daher-Socata depuis, Dassault Aviation, Eurocopter), leur groupement (Gifas), mais encore Total, l’Union des aéroports français, Aéroports de Paris, les Assurances Verspieren ou le Groupement des industriels et professionnels de l’aviation générale (GIPAG, regroupant notamment les écoles professionnelles et les ateliers de maintenance).
Avec pour président, Jean-François Georges (alors président de l’Aéro-Club de France), une petite équipe s’est formée autour de Luc Quintaine, délégué général, et Alain Jamet, la cheville ouvrière pour réaliser les « séquences » de l’IASA, des vidéos de sensibilisation à des sujets relatifs à la sécurité des vols (Second régime, Vrilles stabilisées, Perte des références visuelles, Parachute de secours, Gestion carburant…) qui remplissent leur rôle.
A l’occasion d’un édito en novembre 2013, Jean-François Georges avait lancé un appel à cotisation auprès des internautes consultant le site – une idée qui avait peu de chance d’être une réussite puisque la logique du tout gratuit sur internet semble être ancré dans les cerveaux ! Or il était annoncé que ces cotisations allaient constituer les seules ressources financières de l’IASA. Les « nombreux » partenaires présents au lancement du concept n’ont pas dû tenir leurs promesses initiales puisque ces derniers mois, faute de moyens financiers à la hauteur, les activités de l’IASA ont été mis en sommeil.
L’IASA jusque là vivait déjà avec des difficultés, avec les moyens du bord – ainsi certaines séquences étaient parfois tournées par les pilotes de l’équipe utilisant leurs propres heures de vol de leur quota prévu par l’administration… Mais désormais, c’est le stand-by complet. Le site est totalement inactif. Pour un pays où les statistiques en accidentologie ne figurent pas parmi les meilleures au monde dans le domaine de l’aviation générale, alors que l’on parle de facteurs humains, de TEM (Threat and Error Management ou Gestion des erreurs et des menaces) et de maintien des compétences, il est symptomatique qu’un tel institut se retrouve dans une impasse quelques années après sa création. Manque de volonté… sauf dans les propos.
Le directeur de la DGAC, Patrick Gandil, a adressé il y a quelques mois un courrier au Conseil national des fédérations aéronautiques sportives (CNFAS, regroupant toutes les fédérations aéronautiques en France : FFA, FFVV, FFPLUM, FFAM, FFP…), afin d’examiner la situation de l’IASA et de trouver un accord commun pour assurer un mode de fonctionnement durable et lui permettre de poursuivre ses travaux. A suivre ! ♦♦♦