En 2005, plusieurs partenaires se sont associés autour d’un projet d’avion ultra-léger (ULM-VLA) en visant une consommation de carburant divisée par deux par rapport à la majorité des appareils sur le marché – soit 4 litres aux 100 km à la vitesse de 180 km/h avec une charge utile de 200 kg et une autonomie de 950 km. Le défi ne s’arrête pas là car avec une réduction des coûts de production, l’appareil doit être proposé à la vente au prix d’environ 50.000 euros TTC… monté !
L’équipe s’est constituée autour d’Ewald Hunsinger (chargé de cours d’aérotechnique en écoles d’ingénieurs et fondateur de l’association InterAction), Michel Kieffer (chargé de cours d’aérotechnique et d’éco-conception en écoles d’ingénieurs), Claude Walter (industriel) d’où le sigle HKW. Ils sont aidés de Rodolphe Hunsinger (conception des outils de transformation par déformation, des bancs de montage et d’essais) et de Vincent Souffrant (ingénieur aéronautique) sans oublier la participation de stagiaires ingénieurs provenant notamment de l’IUT de Cachan.
Après une étude théorique du projet, validée ensuite par de multiples essais statiques et aérodynamiques, l’appareil a pris la forme d’un biplace côte-à-côte, de construction métallique, à aile médiane, à train tricycle fixe, d’architecture classique. En retenant trois critères fondamentaux en matière de conception (qualité aérodynamique, qualité massique et qualité du système de propulsion), il a fallu entrer dans une « spirale vertueuse » avec, pour satisfaire le devis de masse (250 kg à 260 kg à vide), le choix d’une machine de faible taille, offrant moins de traînée (pas de rétreint à l’arrière de la cabine, aile médiane pour diminuer les interactions aile-fuselage), consommant moins et donc nécessitant un moteur de faible puissance (40 ch !)…
Avec ces 40 ch issus d’un Briggs & Stratton 630 cm3 (un 4-temps de 40 ch à 4.500 tr/mn et 27 ch en croisière à 3.000 tr/mn, GMP déjà utilisé sur le MC-30 Luciole de Michel Colomban), le biplace doit grimper à 2,7 m/s. Malgré les ailes courtes mais bénéficiant d’une hypersustentation sophistiquée, le décrochage sera sous la limite des 86 km/h (catégorie Very Light Aircraft ou VLA) en lisse, la finesse maximale calculée atteignant par ailleurs les 15 points (19,4 en version motoplaneur avec envergure accrue).
Pour limiter le nombre de pièces, il a fallu faire simple et fonctionnel (avec de nombreuses trappes de visite pour faciliter la maintenance) en souhaitant que « le résultat soit le produit des sciences de l’aérodynamique et de la résistance des matériaux plus que des choix purement esthétiques… ». Avec une société (HKW-Aero) créée pour soutenir le projet et déposer des brevets (dont celui de « l’aile dissociée » avec un longeron pouvant être contrôlé et entretenu), la production de l’appareil se fera en France. Les premiers vols sont prévus avant la fin de cette année… ♦♦♦
Pour en savoir plus… www.hkw-aero.fr
aerovfr.com dit
Effectivement, les premiers vols ont révélé que la traction au niveau de l’hélice était « insuffisante ».
Michel Kieffer indique que « la cause est multifactorielle, notamment la puissance actuelle est sensiblement inférieure aux 40 ch requis et le nouveau rapport de réduction testé s’avère cette fois-ci trop élevé »…
Il était donc prévu il y a quelques semaines de remplacer les carburateurs et de modifier à nouveau le rapport de réduction.
En parallèle, l’installation d’un moteur Rotax 2T nettement plus puissant est à l’étude. Ces deux moteurs, 4T et 2T, étant amenés à coexister pour répondre aux souhaits des constructeurs amateurs.
Est également étudiée, l’arrivée d’un Bautek (Allemagne) avec un autre rapport de réduction.
Gaillard dit
si déjà le BS donne 30-35 CV ce sera beau… et l’appareil ne pourra pas voler correctement (la cellule n’est déjà pas très légère).
Un changement de moteur est indispensable et urgent… mais plus cher, plus de poids, centrage différent…
Perconoux dit
Attention: le « décrochage sera sous la limite des 86 km/h » est valable en configuration lisse (volets rentrés).
Voir slide n°52 sur http://www.hkw-aero.fr/pdf/hkw_avions_du_futur.pdf
En configuration atterrissage (volets sorties) il respecte sans aucun doute la réglementation ULM Multiaxe: » la vitesse de décrochage ou la vitesse constante minimale de vol en
configuration d’atterrissage (VS0) ne dépasse pas 35 nœuds (65 km/h) en
vitesse conventionnelle (Vc). »
Voir http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005626846
Administrateur dit
Corrigé !
Moquito dit
il conviendrait de travailler l’esthétique de l’ensemble car les performances ne suffisent pas, l’aéronef doit être attirant…
J-Paul Robert-rompillon dit
Evidemment si vous n’avez vu que la photo de l’article cela peut sembler pas terrible. Allez donc voir sur le site : http://www.hkw-aero.fr les photos sont plus convenquantes. Personnellement je l’ai vu en réalité c’est assez sympha.
Jean-Paul ROBERT-ROMPILLON