Après environ une heure de vol le pilote s’annonce dans le nord de l’aérodrome. Le contrôleur gérant la zone de parachutage située au-dessus des pistes lui propose d’emprunter la piste 30 en raison du vent. Le pilote acquiesce et quelques instants après rappelle « en longue finale 30 ».
Ni le chef-pilote au roulage vers la piste 30 à bord d’un D-112, ni le contrôleur ne voient le DR-400. En fait le pilote atterrit en… piste 12 avec un vent arrière de 10 nœuds. L’appareil rebondit plusieurs fois et le train avant s’efface. Il s’immobilise sur le nez à l’intersection des pistes.
Ce pilote n’avait pas volé depuis plus de trois mois. Or si le pilotage manuel résiste bien à l’usure du temps, ce n’est pas le cas des capacités mentales qui s’effritent beaucoup plus rapidement.
Ce qu’il faut retenir ici, c’est l’effet de masque que peut procurer la maîtrise du pilotage manuel sur les capacités d’adaptation du pilote à son environnement. C’est le cas classique des pilotes qui reprennent le chemin des aéro-clubs après une longue interruption. Après quelques tours de piste ils se sentent à nouveau à l’aise, mais ce n’est pas certain qu’ils le soient autant lorsqu’ils recommenceront à naviguer ou quand il s’agira tout simplement de prendre des décisions rapidement. ♦♦♦
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