Un partenariat vient d’être officiellement signé entre trois entités : Dassault Aviation, l’Association européenne pour le développement du vol à voile (AEDEVV) et le groupe ISAE (regroupant les écoles ISAE-SupAero, ISAE-ENSMA, Ecole de l’Air et ESTACA). L’objectif est de faire étudier par les écoles d’ingénieur, avec « le support de référents techniques issus de l’AEDEVV et de Dassault Aviation » le développement d’un « planeur biplace de formation et d’entraînement de début, à propulsion électrique ». Ce partenariat de coopération, d’une durée de quatre années, porte le nom d’Euroglider.
Une première convention, d’un an, doit permettre d’aboutir aux choix architecturaux du planeur. Une seconde convention de trois ans assurera le développement de l’avant-projet à partir de l’architecture sélectionnée.
Pour les partenaires, ce concept « s’inscrit dans les démarches visant à généraliser l’énergie électrique en aéronautique avec une approche optimisée et réaliste (puissance et énergie minimisée, utilisation limitée sur la durée du vol), bien au-delà des études théoriques ». L’objectif final du programme est d’atteindre un « résultat susceptible ensuite d’être industrialisé par un constructeur européen spécialiste de l’aviation légère, capable de mener à bien sa production et son déploiement en Europe ».
A plus long terme, il s’agit de « faciliter le développement de nouvelles plates-formes et structures de formation au planeur et au vol à voile dans des conditions libérées de contraintes, offrir aux pilotes d’autres milieux (armée de l’Air, pilotes de ligne…) la possibilité de découvrir et de pratiquer le pilotage du planeur » précise le communiqué de presse.
Porteuse du projet, l’AEDEVV a pour « vocation de générer et de porter des projets pour le développement de l’activité et la pratique du vol à voile et des activités connexes nationales et en Europe ». Le groupe ISAE « dispose de compétences étendues et d’une capacité importante d’innovation grâce aux enseignants et aux étudiants de ses différentes écoles ». Dassault Aviation s’inscrit dans cette démarche « en cohérence avec sa politique globale de coopération avec l’enseignement ». La société accompagne déjà depuis une dizaine d’année les Rencontres de vol à voile des grandes écoles aéronautiques.
Face à l’hégémonie des constructeurs de planeurs allemands, proposant déjà sur le marché des biplaces de performance à motorisation électrique (de l’Arcus à l’Antarès), le milieu aéronautique français a ainsi décidé de relever le défi de concevoir – la production n’est pas encore acquise… – un planeur biplace, qui plus est à énergie électrique. Depuis les Pégase (monoplace) et Marianne (biplace) développé par la société Centrair (Le Blanc) dans les années 1980/1990, avec le résultat très mitigé du second, cela fait plusieurs décennies qu’aucun développement d’un planeur n’avait vu le jour en France. ♦♦♦