Le programme du premier monomoteur certifié de Pipistrel – le Panthéra – poursuit son cours, en visant une certification CS-23 pour la version à moteur thermique dans un premier temps. Les modèles à motorisation hybride et électrique viendront ensuite… tandis que le constructeur poursuit la production de ses LSA et ULM, dont un modèle entièrement électrique destiné à l’école de base…
Pour le moteur thermique du Panthéra, Pipistrel a fait le choix d’un moteur pouvant tourner au Super sans plomb, afin de diminuer les coûts d’exploitation et faciliter l’avitaillement dans de nombreux pays. D’où le choix initial du nouveau Lycoming IO-390 alors en développement mais le motoriste a décidé ensuite de ne pas certifier ce groupe moto-propulseur pour les carburants automobiles, forçant l’avionneur à passer au plus classique IO-540-V, déjà certifié pour les carburants automobiles.
Avec les différentes motorisations envisagées et un capot-moteur adapté aux différents modèles dès la conception initiale, la silhouette du quadriplace n’a pas été modifiée malgré le passage d’un moteur de 210 à 260 ch. L’appareil n’ayant pas besoin d’autant de puissance, le constructeur annonce que la consommation de carburant sera identique à celle escomptée au départ, en affichant des régimes plus faibles, tout en offrant de meilleures performances notamment au décollage et en montée. Pour le reste, c’est toujours 200 Kt à quatre personnes à bord avec les pleins.
Le Lycoming IO-390 sera toujours proposé mais uniquement pour les modèles diffusés en kit, avec une construction assistée à l’usine. Les premiers kits sont annoncés pour la fin de l’année.
En attendant, Pipistrel a diffusé une vidéo, réalisée en juillet dernier, révélant le comportement en vrille de son prototype S5-MTP. Pour certifier un appareil en catégorie CS-23 (catégorie normale), il faut démontrer qu’après un tour de vrille, un avion sort de vrille en moins d’un tour. Dans le cas d’un avion destiné à une utilisation en voltige, les critères sont alors une vrille de 6 tours avec une sortie en moins de 1,5 tour supplémentaire.
La vidéo prouve que Pipistrel a mené les essais de vrille largement au-delà des normes exigées. La vidéo ne peut pas être qualifiée « d’essai de vrille » car de tels essais sont menés prudemment, en augmentant progressivement le nombre de tours de vrille par fractions de tours, avec un pilote d’essais équipé d’un parachute, voire d’un casque car des vrilles peuvent être agitées. Dans cette vidéo, « l’essai » est réalisé avec les réservoirs aux trois-quart pleins et… quatre personnes à bord, sans parachute, les deux pilotes étant les pilotes d’essais constructeur Mirko Anzel et Saso Knez. Ceci prouve que les pilotes ont une confiance totale dans leur prototype et ont bien balayé tous les cas de figure. De plus, au lieu d’un tour de vrille avec sortie en moins d’un tour, la vrille est maintenue jusqu’à… 10 tours complets avec une sortie en un tour, le tout avec une perte de hauteur de 100 m par tour de vrille soit environ 1.000 m entre l’entrée et la sortie de l’autorotation.
Les différents angles de vue (avec des caméras dans le cockpit, en bout d’aile et sur la dérive) révèlent une assiette normale en vrille (autour de 45° à piquer environ), une vrille stabilisée très calme sans accélération cyclique. La vrille à gauche est maintenue avec du pied à gauche (sans forcément atteindre le plein débattement), le manche est bien secteur arrière (la profondeur est cabrée à fond) mais également avec des ailerons « pro-vrille » (soit à gauche). On note que du carburant est perdu par les mises à l’air libre en extrémité de voilure.
Si le constructeur slovène voulait rassurer les futurs acheteurs sur le sujet, c’est chose faite ! Une façon de se démarquer d’un des concurrents, le Cirrus dont plusieurs modèles ont été perdus en vrille, y compris avec un prototype lors des essais constructeur, imposant l’arrivée d’un parachute intégral. Pour l’heure, les fondations de la prochaine usine Pipistrel, dédiée à la production du Panthéra, ont été achevées il y a peu. Elle sera implantée en Italie, à quelques kilomètres de la frontière avec la Slovénie. ♦♦♦