Ces 14 et 15 octobre, l’Agence européenne de la Sécurité de l’aviation (EASA) tenait sa Safety Conference 2014 sur l’aviation générale. Plus de 350 personnes y ont assisté, représentant 250 organisations venant de 30 pays. Une cinquantaine d’intervenants ont exprimé leurs points de vue en tant que membres d’associations, fonctionnaires d’autorités nationales ou de représentants de constructeurs.
L’Agence européenne a confirmé sa nouvelle orientation en matière de traitement pour l’aviation générale avec une « approche plus adaptée ». Les tendances ont été évoquées avec des allégements pour les pièces détachées et les réparations afin « de réduire les coûts administratifs et promouvoir l’innovation ». Il a été question également de simplifier les standards de certification et l’ajustement des règlement pour mieux coller aux réalités de ce domaine d’activité « où des individus assurent l’essentiel des tâches plus que des organisations ».
Les échanges ont confirmé la nécessité de retenir des règlements « proportionnés ». Le patron de l’EASA, le Français Patrick Ky a précisé que son agence allait « créer un système plus proportionné, en insistant sur la culture de sécurité, la promotion de la sécurité et du bon sens », affirmant que son organisme était au début d’un « processus » et sur la « bonne voie ». Il s’est engagé à faire un premier état d’avancement de cette nouvelle donne dans six mois, lors d’Aero 2015 à Friedrichshafen.
On ne peut que se réjouir d’une telle prise de conscience mais quel gâchis ! Près de dix ans passés à répéter ces faits que l’EASA consent, enfin, à bien vouloir entendre – on attendra pour voir si elle a bien appréhendé la nouvelle orientation car Patrick Ky, il y a quelques mois, s’interrogeait sur la capacité de son agence à se remettre en question, avec forcément un certain sens de la résistance pour certains membres du personnel habitué à la méthode de son prédécesseur, Patrick Goudou (ex-DGA).
Il faut préciser que la nouvelle orientation a été rédigée noir sur blanc il y a près de deux ans par Patrick Cipriani – un troisième Patrick, toujours d’origine française et de la DSAC… – mandaté par le conseil d’administration de l’EASA pour définir une nouvelle « feuille de route ». Tout était clairement dit : des principes proportionnés en prenant en compte les risques, un respect des droits du grand-père (et donc le maintien de pratiques locales comme l’IMC Rating ou le brevet de base si rien ne met en cause ces formations nationales), l’abandon du « tout réglementaire » et de la croyance que tout ce qui est utilisé dans le transport aérien doit être appliqué à l’aviation générale !
Une chose est certaine : la capacité d’apprentissage de l’EASA est bien faible puisqu’il faut lui répéter régulièrement des arguments. ♦♦♦