Bel ouvrage que ce « Haute voltige » ou l’histoire mondiale de l’acrobatie aérienne, entre 1909 et 1939. L’auteur évoque les débuts de l’acrobatie avec les premières figures réalisées par Piotr Nesterov ou Adolphe Pégoud, ces pionniers téméraires étant rapidement suivis par d’autres pilotes dans différents pays de Lincoln Beachey à Antony Fokker. Puis c’est l’acrobatie comme moyen de se dégager en combat aérien ou de se placer dans les six heures de l’adversaire. C’est le règne des as avec notamment les Allemands Oswald Boelke et Max Immelmann.
Durant l’entre-deux guerres, avec la démobilisation, le stade suivant est celui des cascadeurs, baptisés « barnstormers » aux Etats-Unis. En augmentant les risques pour attirer le public, on passe d’une voiture à un avion en vol, on change d’appareil en passant d’une aile à l’autre sans parachute, on réalise volontairement des crashes dans le cadre de films… avant que l’administration n’interdise ce « cirque ». La pratique s’assagit avec la grande période des meetings où s’affrontent des pilotes manoeuvriers, d’Alfred Fronval à Gerhard Fieseler en passant par Ernst Udet, Michel Détroyat ou Marcel Doret. Des patrouilles voient le jour, de « Trois hommes sur un trapèze » à la patrouille d’Etampes. Des pilotes deviennent des virtuoses de la troisième dimension, les figures se codifient peu à peu et l’on passe progressivement de l’acrobatie à la voltige que l’on connaît de nos jours…
Avec une riche iconographie en noir et blanc (350 photos), complétée de fiches pour à la fois présenter les appareils (historique, photos, 25 plans 3-vues) mais aussi les pilotes les plus connus (bibliographie, photos), sans oublier les caractéristiques et performances des avions, la chronologie des compétitions et exhibitions de voltige entre 1920 et 1939, cet ouvrage est une valeur sûre évoquant un domaine rarement traité… ♦♦♦
Haute voltige, par Alain Pelletier, ETAI, 196 pp, 48,00 euros. ISBN : 978-2-726-897683