De la mise en vol des planeurs des débuts de l’aviation à nos jours…
Après l’usage de montgolfières, l’être humain a poursuivi la conquête de l’air avec des « plus lourds que l’air ». Ce seront les premiers vols aux commandes de planeurs, d’Otto Lilienthal aux frères Wright en passant par les frères Voisin… Cette façon de voler se poursuit de nos jours avec le vol à voile. En un peu plus d’un siècle, nombreuses auront été les méthodes employées pour mettre en l’air ces planeurs.
Ce sera tout d’abord le lancement à la course, en courant dans une pente pour obtenir la vitesse nécessaire, technique encore utilisée en vol libre ou parapente. Si le vent est assez fort, c’est du décollage sur place, aéronef alors porté par des aides. Il y aura le départ catapulté, le vol musculaire et le lancement à la corde. Mais encore des décollages derrière animaux de trait, voiture ou canot, voire sous dirigeable. La méthode du lancement au sandow, avec une équipe tendant un gros élastique pour accélérer l’appareil, prend l’avantage dans les années 1930.
De façon anecdotique, il faut encore citer la montgolfière qui peut permettre de décoller un planeur vaché dans un lieu inaccessible aisément. Ou encore l’hélicoptère, technique utilisée parfois en meeting avec, après décollage normal, une décélération progressive de l’hélicoptère pour finir en stationnaire au-dessus du terrain, planeur pendu à la verticale avant son largage et la cloche qui suit pour attaquer un programme de voltige…
Dès les années 1930, le treuil prend le dessus, avec au départ la jante d’une voiture permettant d’enrouler rapidement un câble pour faire décoller le planeur. Différents constructeurs, amateurs ou non, viseront ce marché toujours actif de nos jours, avec près d’une centaine de treuils de nos jours en France, les derniers modèles pouvant être à moteur thermique ou électrique, avec 2 à 4 tambours.
Entre-temps, la mise en vol par remorquage s’est développée, Ce sera fait par « tâtonnements » car on ne sait pas trop au départ où accrocher le câble tant sur l’avion remorqueur que sur le planeur, avec des dispositifs parfois étonnants comme une perche métallique au-dessus de l’arrière du fuselage pour protéger les empennages du câble de remorquage partant de l’extrados de l’aile supérieure du remorqueur. Côté planeur, en remorqué, on préfère alors être à l’intérieur des virages par rapport au remorqueur et non pas sur sa trajectoire, par sécurité…
Cette histoire de la mise en vol des planeurs des débuts de l’aviation à nos jours est racontée par Jean Reymond, membre de la commission historique de la FFVP dans un ouvrage publié à compte d’auteur. 172 pages abondamment illustrées de photos et schémas, voire de BD et de récits vécus, pour raconter l’évolution des modes de lancement, le treuil et le remorquage constituant le gros de la pagination.
En bonus, une trentaine de pages aborde la mise en piste, à pied, par moto ou animaux, ou encore derrière voiture. Ne sont pas oubliés les accessoires : chariots de piste, BO, remorques, véhicules de dépannage, remonte-câbles et remonte-planeurs, parachute pilote et treuil, harnais, les anneaux de câbles, les crochets et les manuels et guides Treuil et Remorquage. Au final, une agréable plongée dans l’histoire des modes de lancement des planeurs. Un second tome est en préparation devant aborder les motoplaneurs et planeurs à dispositif d’envol incorporé, avec moteur thermique ou électrique, fusée ou réacteur. ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com
– Décollage ! La mise en vol des planeurs des débuts de l’aviation à nos jours, par Jean Reymond, 172 p. 24,00 € Contact : reymond.j11@orange.fr