Une règle de base en cas de problème en vol.
Un récent rapport du BEA évoque une ouverture intempestive de la verrière d’un ULM survenue en mai 2017 et ayant entraîné la perte de contrôle du biplace allant jusqu’au crash… Ces rapports ont pour objectif d’améliorer la sécurité. Ils participent à l’information des usagers sur les problèmes rencontrés par d’autres pilotes, ayant entraîné incident ou accident, afin d’éviter que les mêmes causes entraînent les mêmes effets.
Les éléments relevés par les enquêteurs et retrouvés en amont du point d’impact (casquette et sac à dos du pilote) « indiquent que la verrière du Dynamic était ouverte avant l’accident. Il est vraisemblable qu’une fermeture inadéquate de la verrière avant le décollage ait conduit à son ouverture intempestive en vol sans que l’enquête ai pu en déterminer la cause ».
Le BEA précise qu’une fois la verrière ouverte, la perte de contrôle a pu être entraînée par la « surprise et la déconcentration du pilote en raison de l’important flux d’air entrant dans le cockpit, une dégradation des performances aérodynamiques et de la contrôlabilité de l’ULM, une gestion de la verrière (tentative de fermeture) au détriment du pilotage de l’aéronef ».
Il ainsi bon de rappeler la procédure d’urgence figurant dans le manuel de vol du Dynamic « en cas de verrouillage incorrect en vol horizontal », procédure utilisable sur tout autre appareil : ouvrir la fenêtre de ventilation de la verrière (pour diminuer ou équilibrer les pressions), réduire la vitesse à 120 km/h, tenir le manche d’un main, abaisser et verrouiller la verrière à l’aide de la poignée se trouvant au sommet de l’arceau central, vérifier le verrouillage par un effort sur le cadre de verrière et la position de l’anneau rouge, fermer la fenêtre de ventilation et reprendre la vitesse de croisière.
Si tout pilote peut être surpris par une ouverture intempestive de la verrière, une fois les quelques secondes nécessaires à la prise de conscience du problème, il faut tout d’abord continuer à piloter et se donner le temps d’analyser le problème pour évaluer les risques, déterminer les solutions possibles, choisir la meilleure, l’appliquer et vérifier qu’elle répond aux attentes – le tout synthétisé par la formule mnémotechnique FORDEC.
Dans le cas d’une verrière s’ouvrant vers l’avant, celle-ci va être légèrement aspirée vers le haut suite à l’écoulement aérodynamique sur son sommet, comparable en forme à un profil de voilure. Mais la verrière ne vas pas s’ouvrir en grand car son poids contre l’effet de sustentation, la pression aérodynamique à l’avant va également la maintenir abaissée. Le manuel de vol du Dynamic précise ainsi qu’en cas de verrouillage incorrect, il se « crée un espace de 8 à 12 mm entre le fuselage et la verrière. Ces espace reste constant grâce à l’effet du vent et des vérins à gaz ».
Un avertissement précise qu’une « verrière partiellement ouverte peut s’ouvrir complètement, notamment en cas de vol non symétrique (avec du dérapage) ». Evidemment, une verrière ouverte augmente fortement la traînée. Le propriétaire et loueur de l’appareil a précisé au BEA qu’il avait subi une « ouverture intempestive de la verrière de son ULM lors d’un décollage ». Elle vibrait, étant entrebaillée. Seul à bord, il était parvenu à la fermer en vol.
Ce n’a pas été le cas du pilote dans l’accident relaté par le BEA. L’accident est intervenu cinq minutes après le décollage. L’analyse de l’épave a permis de confirmer que le moteur délivrait de la puissance lors de l’impact et que les commandes étaient reliées aux gouvernes. L’enquête a relevé par ailleurs que « le pilote n’enlevait pas toujours la goupille du parachute de sécurité, estimant que cela pouvait se faire en vol », une pratique que l’on ne peut recommander car en cas d’urgence extrême, les secondes comptent… L’enquête n’a pu déterminer si le pilote avait tenté d’activer le parachute de sécurité équipant l’appareil.
Dans ses conclusions, le BEA rappelle l’importance des vérifications avant décollage. La meilleure méthode consiste à lire une check-list affichant tous les points de contrôle à effectuer avant de s’aligner. Sa lecture doit être méthodique car un manque de vigilance peut entraîner le saut d’une ligne dont l’item est crucial pour la sécurité… En l’absence de check-list, d’autres solutions existent : la formule mnémotechnique ACHEVER rappelant tous les items à prendre en compte ou un balayage d’arrière en avant (console centrale) et de gauche à droite (tableau de bord). ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com
Rapport complet sur le site du BEA