Un ouvrage sur le pilotage avancé avec des manoeuvres dites « 3D ».
L’auteur, ancien pilote de chasse, instructeur militaire mais aussi sur avions légers, a déjà publié, chez le même éditeur, un sympathique ouvrage sur « L’apprentissage du vol en patrouille », une excellente méthode pour améliorer son pilotage quand les aéro-clubs s’intéressent à cette discipline en laissant de côté les a-priori…
Cette fois, dans la même veine, Pascal Berriot s’attaque aux manoeuvres dites 3D, avec notamment les huit paresseux et les positions inusuelles. Les « figures » présentées – comme le chapeau de gendarme – sont rarement enseignées et c’est dommage, car elles améliorent la sécurité en donnant de l’aisance aux pilotes sans pour autant se lancer dans un 1er cycle
de voltige.
Certains criront une fois de plus « au fou », se contentant du pilotage aseptisé de nos jours par la réglementation, quand les virages « à grande inclinaison » se limitent à 45° et non plus à 60°, formation au PPL oblige. L’auteur prévient pourtant que ces manoeuvres ne s’improvisent pas et qu’il faut les découvrir avec un instructeur, pour éviter toute perte de contrôle ou sortie du domaine de vol – d’où la présence d’une fiche de progression en fin d’ouvrage. Précisons également qu’un lien est donné dans l’ouvrage pour obtenir par mail deux powerpoints destinés aux briefings de l’instructeur…
Le lecteur l’aura compris, cet ouvrage diverge fortement des trajectoires habituellement suivies par les traditionnels manuels de pilotage. Son contenu est à prendre comme un perfectionnement après avoir acquis une certaine maturité en pilotage de base, d’où les rappels de notions techniques et des limites à respecter, avant de passer au descriptif de la chandelle, du huit paresseux et des virages serrés.
Viendront ensuite les techniques de récupération de positions inusuelles avec les situations « nez haut » ou « nez bas » de l’appareil. C’est là que dans certains cas, il est recommandé d’aller au-delà des 90° d’inclinaison pour ramener le nez de l’avion vers le bas et retrouver une situation normale et non pas de pousser sur le manche pour subir des accélérations négatives inappropriées…
En espérant que cet ouvrage incitera certains pilotes à aller – en compagnie d’un instructeur à l’aise dans ce domaine – au-delà de leur domaine habituel, pour être prêt à bien réagir en cas de position inusuelle par turbulence de sillage par exemple. C’est également un premier pas vers la découverte plus poussée de la troisième dimension que constitue la voltige.
En espérant également que ces pratiques perduront dans le temps car il semble que ce soit seulement de « vieux » instructeurs qui les préconisent, comme Jean Zilio qui signe la préface de l’ouvrage ou comme l’auteur de ces lignes, initié en fin de formation au brevet de pilote privé aux vrilles et boucles sur Fournier RF-6B… On ne peut donc que recommander la lecture de cet ouvrage ! ♦♦♦
Photo © courtesy F. Lert
– Pilotage avancé. Du huit paresseux aux positions inusuelles, par Pascal Berriot. Ed. Cépaduès. 96 p. 25,00 €. www.cepadues.com
manu dit
Sur cap 10 avec un instructeur voltige ok. Mais se mettre volontairement en situation ‘inconfortable » dans un avion de club avec un instructeur de 70 ans voire plus… ça me fait un peu peur. Combien d’appareils (fonctionnant parfaitement) et leurs pilotes se sont mis au tas en simulant une panne ou une situation délicate? Faire des 8 paresseux en DR400, aller chercher le virage engagé avec des inclinaisons indécentes ne fusse que pour reproduire une turbulence de sillage (qui bien souvent vous plie le vol à quelques centaines de pieds seulement ne vous laissant aucune chance) me laisse dubitatif. La prévention n’est elle pas plus sûre en approfondissant par exemple la manière d’éviter la turbulence du gros qui vous précède?
Hunault dit
« Formation au PPL oblige »… La « formation » au PPL, comme vous dites, ne limite nullement l’inclinaison à 45°. C’est le programme de test qui le fait, et notamment pour compenser le fait que candidat et FE n’étaient pas censés avoir déjà volé ensemble avant le test.
En formation, un instructeur digne de ce nom enseigne « les fortes inclinaisons ».
Mais la grande majorité des instructeurs ne lisent pas les textes qu’ils critiquent et ils confondent programme de formation et programme de test ! Ainsi on en arrive à ce que les pilotes soient formés à passer un test et non à piloter et à gérer un vol.
Alors ? La faute à qui ?