Du niveau de service météorologique en France.
Ce 12 avril, une réunion d’information à l’attention des usagers s’est tenue à la DGAC (Paris 15e), organisée par la MALGH (Mission Aviation légère, générale et hélicoptères), avec plusieurs sujets à l’ordre du jour. aeroVFR les passera progressivement en revue ces prochains jours. Le premier concernait le niveau de service météorologique, évoqué par Jean-Jacques Blanchard de la Direction du Transport aérien (DTA).
Il y a été question d’informations météorologiques avec notamment le minimum requis au niveau du service assuré sur les aérodromes selon un protocole défini entre la DTA et Météo-France. Le service minimum est établi en fonction du trafic sur la plate-forme (VFR, IFR, commercial…).
Plusieurs niveaux sont ainsi définis. Le N0 n’offre… que la consultation sur Olivia. Le N1 assure vent, température, pression et visibilité. Le N2 offre en plus du N1 le temps présent, les nuages, le point de rosée. Il faut atteindre le N3 pour avoir en plus le Métar H12/H24 et une apparition sur aeroweb. Quant au Taf, il n’apparait qu’au stade N4…
Depuis des années, il a été constaté des « zones blanches », c’est-à-dire « l’émergence de zones dépourvues de Métar », d’où la notion de « désert météorologique » où les pilotes sont livrés à eux-mêmes… ou à des services privés qui comblent parfois les lacunes du tandem DGAC/MF. Depuis 2012, plusieurs réunions ont eut lieu autour de ce problème, notamment à raison d’une réunion annuelle de la Commission de l’Aviation légère du Conseil supérieur de la Météorologie, avec la participation des fédérations aéronautiques et sportives regroupées au sein du CNFAS – mais sans aucune avancée…
Le dossier a été repris dernièrement avec le concept d’aérodromes référents, où le service assuré devrait être supérieur au niveau minimal requis par le protocole standard. Quatre zones blanches (parmi d’autres…) ont été retenues dans un premier temps à la fin 2014 : la vallée du Rhône, la vallée de la Saône, le sud de la région parisienne et le secteur de Dieppe. Six aérodromes référents ont été choisis en conséquence : Le Puy, Vichy, Macon, Montbéliard, Auxerre et Dieppe.
Ces terrains ne bénéficient pas de Métar (N3) mais la DSAC et Météo-France ont envoyé récemment un… courrier aux exploitants, un « premier pas » pour accompagner une amélioration de la situation, avec une possible aide financière. Il faut attendre la réponse des exploitants. Hâtons-nous lentement…
La DTA a évoqué son projet de site internet visant à proposer une « aide à la décision au départ » et « non pas une aide à la conduite du vol ». Il s’agit d’offrir des informations supplémentaires à celles dites certifiées, en diffusant des informations provenant de stations non aéronautique.
On pourrait ainsi quasiment doubler le nombre de secteurs couverts par une information météorologique utilisable en pratique. 101 stations ont déjà un statut associé à la diffusion d’un Métar. Viendrait en complément les données de 95 stations non aéronautiques dont 12 proposant un plafond. Les informations ainsi diffusées comprendraient la température, le vent, la pression, la visibilité, l’humidité et les précipitations. Même « non certifiées », c’est largement mieux que rien !
Mais il faudra être encore très patient… Le cahier des charges de ce futur site ne sera figé qu’en juin prochain et il faudra encore attendre environ 1 à 2 ans pour que le site, simple et sans fioritures, soit mis en ligne ! Il ne s’agira que de Métar et on est encore loin de parler de Taf… D’où la question posée dans la salle : à quand une information météorologique en temps réel via ADSB, comme aux Etats-Unis ? Réponse : bonne question mais sujet sortant du mandat du groupe de travail…
Un autre interlocuteur dans la salle, évoquant les vols Samu en hélicoptère, a bien souligné la difficulté à obtenir une protection météo dans les basses couches, hors aérodromes, quand les prévisionnistes – quand on peut les atteindre… – se bornent à relire les Taf et Métar déjà lus sans apporter un « plus », à savoir une interprétation d’un spécialiste… Nul doute, on est encore loin d’une bonne information météorologique en France pour l’aviation légère, un paramètre pourtant essentiel pour la sécurité des vols. ♦♦♦
Photos © aeroVFR.com