Vidéo pour comparer la sécurité entre vol moteur (avion et ULM) et vol à voile…
Les chiffres concernant l’accidentologie en 2015 pour l’aviation générale avaient été livrés « en vrac » sur le site de la DGAC, sans grande analyse accompagnant ces données chiffrées. Heureusement, une vidéo réalisée par Alain Jamet (pilote inspecteur de l’ISAL, Institut de la sécurité de l’aviation légère dépendant de la DGAC/DSAC) vient bien corriger le tir. Elle mérite une attention de tous, pilotes d’avion, d’ULM ou de planeur.
Elle révèle bien que les sports aériens demeurent des « pratiques à risques » et qu’il faut améliorer cette accidentologie, notamment par l’évolution des mentalités. Si les chiffres sont faibles en valeur absolue, ils sont immenses en valeur relative, si l’on prend le nombre de décès ramené au nombre de pratiquants. Il n’est plus de mise, depuis longtemps, de répéter que lorsque l’on vole, le risque le plus important consiste à venir en voiture au terrain… Avec un risque multiplié entre 7 et 10 pour le vol moteur par rapport à la voiture, selon les modes de calcul, ce mythe ne tient plus.
Pour l’évolution nécessaire, il faut suivre l’exemple de pays aéronautiques à l’accidentologie moindre (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande…) et qui ont mis en place, bien avant la France, un discours basé sur les « compétences non techniques » (facteurs humains, comportement de l’organisme humain en stress, conscience de la situation, prise de décision…). Alors que plus de 80% des accidents sont dus à l’opérateur humain, c’est sur cette facette qu’il faut porter tous les efforts comme l’indique le site MentalPilote de Jean-Gabriel Charrier.
Pour en revenir à la comparaison avion-voiture, la France ne figure toujours pas dans les meilleurs résultats pour l’accidentologie routière mais en une vingtaine d’années, nous sommes passés de plus de 12.000 morts par ans à environ 3.000. Les limitations de vitesse, le port de la ceinture et… les radars ont participé à cette évolution. En aviation, il y a donc des marges d’amélioration possible.
Dernière précision : cette vidéo avait déjà été mise en ligne sur aeroVFR mais le 1er mars, moins de 24h00 après sa diffusion, Stéphane Le Foll, directeur de cabinet DGAC/DSAC avait demandé par mail son retrait car cette vidéo, mise en ligne deux semaines auparavant et protégée par un mot de passe – obtenu en « information ouverte » par aeroVFR via le mail d’un aéro-club à tous ses membres… – était destinée alors uniquement aux membres de l’ISAL. Il était précisé que faute de validation, la version finale pourrait être différente avec des modifications ou corrections éventuelles – ce qui a été le cas mais en conservant son contenu intégral.
Le cabinet DGAC/DSAC précisait qu’aeroVFR serait prévenu dès sa diffusion publique, ce qui ne devait pas tarder… Ce 15 mars, soit quatre semaines après la première mise en ligne protégée de cette vidéo, en parcourant le web, il est aisé de découvrir cette vidéo qui n’a pas attendu le long processus de validation admininistrative pour être visualisée par des pilotes. Le retard ne serait pas dû à une « résistance » de certaines fédérations mais bien au processus décisionnel côté DGAC. Dans ces conditions, la justification d’une non-publication sur aeroVFR ne tient plus et la vidéo est donc remise en ligne ce 15 mars. Elle peut assurément servir de support aux réunions Sécurité qui ont lieu dans les clubs en début de saison. ♦♦♦
Edit : La vidéo a été (hélas) « débranchée » à la demande des fédérations…
https://youtu.be/n6DMYJM38rQ
aerovfr.com dit
Merci. Lien direct désormais…
Nico dit
La vidéo a été « officiellement » mise en ligne sur Youtube et publiée le site de la DGAC/MEEM aujourd’hui : http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Secteur-Aerien,1633-.html