Des « pistes » pour améliorer la pédagogie durant la phase d’approche finale avec le triumvirat axe-plan-vitesse menant au point d’aboutissement déterminé à l’avance.
Il y a certaines phases qui sont souvent difficiles à passer lors de la progression d’un élève. L’arrondi peut en faire partie. C’est également le cas de l’approche finale, avec la visualisation du plan. Généralement, après avoir traité la théorie concernant le point d’aboutissement, la pratique consiste pour l’instructeur à… accumuler les séances de tours de piste pour parvenir au résultat souhaité.
Ainsi, la solution employée relève souvent de la mécanisation avec parfois, en cours de formation ou après le brevet, une dégradation de la précision de l’approche et des atterrissages qui peuvent être soit trop courts, soit trop longs, mettant en avant un manque de précision (tenue des paramètres) et donc une insuffisance à tenir un plan et à viser un point d’aboutissement, le pilote ayant du mal à visualiser l’écart de trajectoire le menant vers un point d’aboutissement différent de celui visé.
Lors de la réunion de la DSAC le 21 novembre dernier, Véronique Chiti, pilote-inspecteur, a proposé des pistes pour « mettre en place une méthode pédadogique » pour cette phase d’apprentissage. Elle a rappelé qu’un « enseignement progressif » est nécessaire (apprentissage dans la durée en fonction des compétences acquises) et que pour l’élève (formation) et le pilote breveté (perfectionnement), il faudra travailler 1) l’axe de piste, 2), le point d’aboutissement et 3) le plan d’approche.
Pour l’axe, la difficulté première est sa visusalisation à travailler « dans la campagne » sur des « axes infinis » tels que routes, voies de chemin de fer, sans passer trop tôt à l’interception d’un axe de piste. L’élève doit auparavant appréhender les relations dans le virage et les effets du vent sur la trajectoire. Il doit savoir gérer le couple vitesse/inclinaison et s’interroger sur la direction du vent.
Pour la visualisation du point d’aboutissement, elle doit être impérativement acquise avant de pouvoir visualiser un plan. Tout en tenant l’axe de piste précédemment vu, il faut confronter l’élève à la visualisation du point visé et du point réel de l’aboutissement de la trajectoire. L’instructeur doit montrer différents points d’aboutissements en interrogeant l’élève avant que ce dernier ne pilote lui-même. Il est déconseillé lors des premières approches d’aller jusqu’à l’arrondi, phase pouvant stresser l’élève, et donc de préférer une remise de gaz, manoeuvre à valeur éducative.
Pour la visualisation du plan d’approche, il faudra montrer des plans faible et fort, avec la distance à quantifier entre le point d’aboutissement et l’horizon naturel lointain, puis le plan idéal. L’apprentissage doit débuter sur des champs pour s’affranchir des contraintes liés à la circulation aérienne dans le tour de piste d’un aérodrome. Pour cela, l’élève doit avoir vu le plan air à 5% et maîtriser les préaffichages et la compensation.
Toujours lors d’un apprentissage progressif, l’élève devra à la fin prendre la décision de descendre en finale une fois le plan d’approche (5%) atteint et savoir corriger les écarts (rattrapages de plan par le haut et par le bas). Pourra alors venir la phase des tours de pistes fictifs sur un champ avant d’en arriver à l’exercice de synthèse finale, le tour de piste réel sur un aérodrome…
Pour le perfectionnement des pilotes, notamment lors des prorogations, il est conseillé de leur faire travailler la précision de leur approche finale, avec par exemple des changements de points d’aboutissement mais aussi des atterrissages volontairement à droite ou à gauche de l’axe principal pour améliorer la précision du pilotage en latéral (pistes étroites !). ♦♦♦