194 Virus SW 80 à livrer en 30 mois aux forces armées indiennes.
Le constructeur slovène Pipistrel vient de gagner un contrat portant sur 194 appareils à livrer en Inde à la Force aérienne (IAF pour Indian Air Force), la Marine (IN ou Indian Navy) et les Cadets (NCC ou National Cadet Corps). Ce marché a été remporté après évaluation de 11 appareils concurrents. Tous les appareils ont été évalués en Inde, par fortes températures et taux d’humidité élevé, à des altitudes importantes.
L’appareil commandé est un dérivé du Virus SW80, dénommé « Garud », répondant à un cahier des charges diffusé le 13 avril 2011. Le modèle doit pouvoir décoller à partir de pistes semi-préparées. La motorisation repose sur un moteur certifié de 80 ch. Les modèles destinés aux Cadets de l’Air seront équipés d’un parachute ballistique mais aussi de sièges absorbant l’énergie en cas de crash et d’une cabine renforcée par du Kevlar. « Garud » est le nom d’un oiseau dans la mythologie hindoue servant de monture au dieu Vishnu.
Ce 12 octobre, Ivo Boscarol, le patron de Pipistrel, a signé le contrat à New Delhi, après deux années de négociation des détails du contrat. La cadence de production a été fixée à 6 ou 7 machines par mois. Ainsi, pour les 30 mois à venir, la moitié de la production de Pipistrel est ainsi déjà vendue. La totalité des 194 appareils doit en effet être livrée dans les 30 mois suivant la première livraison, avec une production intégralement maintenue en Slovènie… Le contrat prévoit la possibilité de commander 100 machines de plus après la troisième année. Ceci porterait le total à près de 300 unités alors que le constructeur annonce avoir déjà produit 1.300 appareils volant dans plus de 80 pays sur tous les continents.
En plus des 194 machines (72 pour l’IAF, 12 pour l’Indian Navy et 110 pour les Cadets), le contrat prévoit la livraison de moteurs en stock, d’équipements et outillages pour la maintenance, de lots de pièces détachées, une garantie portant sur 10 ans sans oublier la formation des équipages, instructeurs et mécaniciens. Le personnel indien sera ainsi formé par la filiale slovène de Pipistrel, la Pipistrel Academy qui forme déjà pilotes et instructeurs. ♦♦♦
Rosenberger dit
Les commentateurs s’extasient devant ce magnifique contrat signé entre Pipistrel et les militaires indiens.
Tous reprennent les communiqués de presse et aucun ne pose quelques questions de base sur la réalité opérationnelle d’une telle affaire.
Sur la difficulté de travailler avec l’administration indienne, sa lourdeur, l’inertie de toutes ses strates et personne ne semble s’interroger sur la capacité de Pipistrel dont c’est ici le premier grand contrat institutionnel, à gérer une telle situation.
Sur les délais de payements, quels sont les risques de retard et leurs incidences sur la santé de Pipistrel ?
Sur le produit en lui-même : est-il vraiment raisonnable de confier un ULM à des militaires en rangers ?
Pipstrel est une jolie entreprise, avec de beaux produits mais Ivo Boscarol nous a déjà montré le peu de cas qu’il fait de environnement industriel et économique à l’occasion du piteux événement de la traversée de la Manche : en omettant de parler de son projet à Siemens, il a failli perdre un atout majeur dans le développement de ses modèles électriques.
La grenouille tenterait-elle ici de se faire aussi grosse que le boeuf ?