Trois « portes » à passer en phase d’accélération au décollage…
Les vérifications au point d’attente ont été faites, un briefing départ a été rappelé, il ne reste plus qu’un message à diffuser sur la fréquence pour s’aligner et décoller… mais du fait de la proximité du sol, le décollage demeure une phase critique et des paramètres doivent encore être vérifiés avant de confirmer que l’on va bien décoller.
Il faut dans un premier temps vérifier que la puissance délivrée par le moteur est suffisante pour assurer le décollage dans de bonnes conditions. Jusqu’à présent, vous avez validé les circuits d’allumage mais à un régime inférieur au plein gaz. Avec la manette poussée à fond en avant pour décollage, il est donc impératif de vérifier la puissance obtenue. Sur appareil à hélice à pas fixe, cette vérification se fait en contrôlant un régime minimal. Ce dernier peut figurer dans le manuel de vol.
Le moteur n’ayant pas été sollicité à 100% auparavant, il est bon également de vérifier que les autres paramètres moteur sont dans le vert, que la pression et la température d’huile sont dans les plages adéquates et que la pression d’essence ne fluctue pas. La vérification se fait via l’instrumentation moteur mais certains appareils bénéficient d’alarmes lumineuses si des limitations moteur sont dépassées.
Enfin, le décollage va intervenir à une vitesse précise, celle préconisée par le manuel de vol pour effectuer la rotation et, pour ce faire, vous avez besoin d’un anémomètre opérationnel. Ce dernier doit donc être vérifié pour contrôler son bon fonctionnement.
On résume les contrôles à effectuer en début d’accélération initiale, juste après avoir affiché la pleine puissance :
– contrôle de la puissance affichée,
– contrôle des paramètres moteur, pas d’alarmes,
– contrôle de l’anémomètre.
Et ces trois vérifications doivent être menées dans cet ordre précis. Cela ne sert à rien de vérifier l’anémomètre en premier car si sa plage de vitesse ne débute qu’à 40 ou 50 km/h, juste après la mise en puissance, il affichera toujours zéro et votre contrôle ne servira à rien… Il en est de même pour les paramètres moteur que l’on doit valider une fois la pleine puissance affichée, car c’est là que votre moteur peut encore se rappeler à vous.
Ces trois vérifications doivent se faire d’un coup d’oeil, sans lâcher les commandes (une main sur le manche ou le volant, l’autre sur la manette des gaz pour la tenir en butée avant et éviter ainsi un possible retour en arrière), en verbalisant éventuellement les vérifications faites : « Régime minimal atteint… pas d’alarmes… badin actif »… avant de prendre la décision de poursuivre le décollage. Ces contrôles s’effectuent en quelques secondes. Si l’un des trois paramètres n’est pas là (régime inférieur à la valeur préconisée, alarme lumineuse ou badin inactif), il faudra effectuer une accélération-arrêt et chercher la cause du problème. ♦♦♦